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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Jane Got a Gun
USA / 2015
27.01.2016
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CALAMITY JANE
"J'ai fui toute ma vie...je dois faire face!"
On se souvient de Natalie Portman, adolescente chétive, ensanglantant son bain dans Heat de Michael Mann. On se souvient de Natalie Portman, gamine rebelle et sensible, collant aux basques de Jean Reno dans Leon de Luc Besson. On n'oubliera jamais Natalie Portman, ballerine démente, pourchassée par son côté obscur et inquiétant dans Black Swan de Darren Aronosky. Natalie est de retour dans un rôle de femme forte qui en a dans le pantalon, sorte de Mère Courage faisant son Western. Dans Jane Got a Gun il n'y a pas de tutu ou de licornes, mais des fusils, du sang et du cran.
Jane est contrainte, aux côtés de son ex, de protéger d'une bande de cow boys soûlards et pouilleux son foyer et son mari souffrant. Gavin O'Connor inflige à son récit comme à son héroïne un passage précoce et violent...les préliminaires ne sont pour les puceaux. Face à un Joel Edgerton über sexy, Natalie Portman incarne avec perfectionnisme cette Jane.
Le récit est bien ficelé et pourrait nous faire croire à un conte, un conte ensanglanté. Entre flashbacks et coups de feu, Jane Got a Gun détourne et contourne les codes du western à travers son huis clos infernal et magnifiquement oppressant. Le spectateur est balancé de bout en bout sous un soleil de battant et orchestré par la prestance du couple Edgerton/Portman, qui sait flinguer mais ne sait pas s'aimer.
Film maudit (remplacement de réalisateur, d'acteurs, dépassement de budget, décalage de sorties), on en sent les troubles et le chaos dont il a souffert. Il manque sans doute des situations fortes pour en faire un grand western. Mais le film, pas si féministe malgré son pitch, dégage de ses défauts une intensité plus rude que sentimentale. On peut le voir comme un film patchwork ou comme une fable où la princesse et le prince, mal assortis au départ, finissent, finalement par se retrouver.
Le spectateur ne lâche rien et reste crispé à son siège (en y versant quelques larmes) jusqu'à l'étonnant clap de fin. Jouissif si on se laisse embarquer. cynthia
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