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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Beira-Mar ou l'âge des première fois (Beira-Mar)
/ 2015
17.02.2016
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LA VIE DE MARTIN
"Tu aurais quand même pu me le dire."
Pour leur premier long-métrage, les cinéastes brésiliens Filipe Matzembacher et Marcio Reolon se plongent dans leurs souvenirs d'enfance pour raconter l'histoire d'amour naissante entre deux meilleurs amis, sur la plage qu'ils ont eux-mêmes côtoyée. Beira-Mar, premier film sensible et parfaitement imparfait.
Beauté des corps
L'hiver est tombé sur le Brésil. Martin doit rejoindre la côte pour rencontrer la famille de son père pour la première fois. Inquiet, il propose à son meilleur Tomaz de l'accompagner. Celui-ci accepte. Ils séjourneront dans l'ancienne maison du père de Martin, face à la mer froide et déchaînée. Les deux adolescents tentent de raviver leur amitié en passant du temps ensemble. Tout en se cherchant, ils découvrent le doute, la jalousie et l'amour.
En zapppant les détails factuels, Filipe Matzembacher et Marcio Reolon créent un récit initiatique et atypique dans lequel tout le monde peut se reconnaître. Martin veut apprendre à connaître son père et lui-même à travers les histoires racontées par sa famille. Tomaz, de son côté, tente de se faire à l'idée d'être en couple avec un garçon et de ne pas encore l'avoir dit à Martin pour qui il éprouve quelque chose.
A travers des soirées, des joints échangés et des conversations banales, les deux réalisateurs nous font entrer dans la tête de ces deux adolescents qui ont un peu de vous et moi. A la fois proches et éloignés l'un de l'autre, Martin et Tomaz se rapprochent au fil des jours pour se retrouver lors d'une nuit passionnée.
Sensualité refoulée
Visuellement, le résultat est sublime. La caméra bouge constamment, l'image n'est pas toujours nette. Mise en image de l'affolement des sens qui a lieu dans la tête de Tomaz et Martin, Beira-Mar ne se regarde pas uniquement mais se ressent. A l'image d'un journal intime qui permet de rentrer dans la tête d'une personne, le film de Filipe Matzembacher et Marcio Reolon est rempli de bonnes intentions, de belles idées, de sentiments partagés. C'est à travers les non-dits et les lieux communs que le film trouve toute sa singularité.
Car au-delà d'une histoire d'amour, Beira-Mar illustre la nécessité d'apprécier ses sentiments et de se laisser aller. Retenu prisonnier de lui-même pendant la majeure partie du film, Martin laisse entrevoir ce qu'il ressent plus tard et dès lors, il transcende son statut de héros torturé. Face à lui, Tomaz l'attend, comme persuadé qu'il finira par le rejoindre quelque part sur le chemin. Passionné et passionnant, Beira-Mar est un film court (1h23) qui se savoure sans modération. wyzman
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