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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Lichter (Au loin, les lumières)
Allemagne / 2004
14.04.04
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AU COEUR DES TENEBRES
"Pour vous, il est impossible de faire quelque chose gratuitement, c’est ça ? "
Au loin, les lumières démarre fort. Pendant la première demi-heure, on assiste à la « survie » d’une kyrielle de personnages. Une image chaotique, violente et crue suit les déambulations de plusieurs personnes en mal de sérénité : des réfugiés ukrainiens, un chauffeur de taxi et un vendeur de matelas au bord du gouffre, des adolescents qui font du trafic de cigarettes… Bref, une série de personnages en détresse que l’on suit dans leur abîme quotidien. C’est l’oppression totale et l’engrenage du malheur. D’une noirceur criante de vérité qui déprimerait un régiment de clowns. Passée cette demie-heure, on s’attache peu à peu aux personnages pour rentrer dans leur histoire. Les destins de chacun se mettent en place et le réalisateur dissémine quelques notes positives : face à ces chemins de croix et cette misère individuelle, certains font preuve d’empathie. Le désespoir ambiant est alors quelque peu allégé par la présence de quelques personnages pleins d’humanité qui souhaitent aider ces gens.
Malheureusement, ces quelques notes positives sont vite amoindries. Certains refusent d’être aidés et restent englués dans leur situation inextricable, d’autres ne témoignent d’aucun sentiment de reconnaissance face à l’effort entrepris pour les aider, d’autres encore ne parviennent pas à communiquer et l’aide est ainsi impossible. Comme si le réalisateur avait voulu montrer une triste morale de ce monde en souffrance : chacun est toujours tout seul et rien n’est jamais vraiment bon chez l’homme. Le film tout entier est empreint d’un pessimisme lourd. Hans-Christian Schmidt signe ici un film qui, dans une optique documentaire, dépeint une réalité sordide. Des vies et des lieux sinistres que rien ne saurait égayer. Effectivement, on est très très loin des lumières.
laurence
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