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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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The Finest Hours
USA / 2015
24.02.2016
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C'EST LA MER QUI PREND L'HOMME...
Il nous reste environ 3 heures avant de couler...
En 1952, une tempête provoque le naufrage de deux pétroliers près des côtes de Cap Cod, une presqu'île au Sud du Massachusetts. Dès lors, des garde-côtes vont tenter de sauver les marins encore à bord d'une mort certaine, bravant ainsi la mer et ce malgré les réticences de tous. The Finest, une histoire de bravoure et d'hommes. Mais pas que !
Sans héros
The Finest Hours commence par nous présenter Bernie Webber, jeune garde-côtes qui veut toujours suivre les règles et bien faire. Au travail comme dans sa vie privée, il se fait régulièrement charrier. Mais sa rencontre avec Miriam change la donne. Jusque-là docile, il décide de prendre des initiatives et de l'épouser ! De son côté, le mécano Ray Sybert est à bord du pétrolier SS Pendleton lorsque celui-ci commence à prendre l'eau avant de carrément se mettre à couler. Pragmatique, il se retrouve malgré lui dans la peau du leader et tente de gérer les quelques hommes encore à bord afin qu'ils parviennent tous à être secourus.
Du petit nouveau au capitaine en passant par le cuisto, The Finest Hours possède une impressionnante galerie de personnages masculins qui parviennent à se démarquer les uns des autres en un seul plan. Hommes forts mais apeurés, ils se serrent les coudes tout en gardant à l'esprit que leurs chances de s'en sortir sont bien minces. Bien que certains personnages soient plus importants que d'autres, le film nous épargne la figure du boy-scout pour présenter avec une certaine objectivité ce qu'est finalement la condition humaine.
Sans morale
En utilisant principalement le personnage en pleine évolution de Bernie Webber (joué par Chris Pine), The Finest Hours se coupe de toute morale trop hollywoodienne pour ne garder l'essentiel. Des hommes qui vont en secourir d'autres alors même qu'ils pourraient tous mourir. La lâcheté n'est jamais loin tandis que la peur finit par faire partie de l'atmosphère globale, agrémentant ainsi un récit déjà singulier. En 1h57, Craig Gillepsie parvient à nous faire entrer dans la tête de tous ces amoureux de la mer qui ne rêvent que de rentrer chez eux. A la différence près que dans The Finest Hours, chaque personnage est aussi heureux en retrouvant ses proches qu'en sachant qu'il n'a pas traversé cette terrible épreuve seul.
Visuellement, le résultat demeure un peu faible. Doté d'un budget de 85 millions de dollars, il est évident que la majeure partie de ce dernier est parti dans les effets spéciaux. On ne le dira jamais assez mais mettre en images une tempête en pleine mer peut être très corsé. Walt Disney Pictures fait le boulot mais le résultat ne transcende pas. Loin de là. Alors la faute à qui ? A un sujet qui, d'entrée de jeu, n'est pas si exceptionnel que ça ? Ou faut-il tout mettre sur le compte d'Au Cœur de l'océan qui, sorti en décembre dernier, possédait des effets visuels légèrement supérieurs ? Nous vous posons la question.
Sans jamais trop forcer le trait, The Finest Hours se regarde pour ce qu'il est : un drame historique bourré de scènes d'action et un casting rempli de beaux gosses (Chris Pine, Casey Affleck, Eric Bana, Ben Foster, Kyle Gallner). wyzman
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