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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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De Zaak Alzheimer
Belgique / 2003
14.04.04
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A OUBLIER
"- J'ai horreur de la Belgique" "- Comme tout le monde"
Le phénomène La mémoire du tueur a de quoi laisser perplexe. Auréolé d'un succès historique en Belgique et du Prix de la Critique Internationale au festival de Cognac 2004, le troisième long métrage d'Erik Van Looy déboule en grande pompe sur nos écrans. Sans vouloir douter des goûts du public belge et des traqueurs de nouveaux talents, La mémoire du tueur brille surtout par un manque d'originalité criant. Et prouve qu'un bon roman donne trop souvent un mauvais film. Habitué aux réalisations bâclées, Van Looy construit un projet à la hauteur de ses ambitions. En songeant peut-être à un futur séjour hollywoodien. Qui sait ? Même estampillé production à la mode vieille Europe, La mémoire du tueur emprunte quelques bonnes ficelles au cinéma commercial américain.
Rien ne manque : réalisation agitée (et hasardeuse), effets de caméra tape-à-l'oeil, flash-back incessants et édulcorés pour signifier les pertes de mémoires d'Angelo Ledda. Hypersensibles et épileptiques s'abstenir. Van Looy privilégie le spectaculaire au détriment du récit. En plagiant au passage autant à Heat (le duel flic-gangster), à The Killer (le tueur "fantôme" et les colombes remplacées ici par... des pigeons) qu'à Memento. Il n'y aurait rien à redire si Van Looy n'oubliait pas d'y apporter une touche personnelle. Nos deux flics réduits à des Dupond et Dupont modernes s'essoufflent de pistes en poursuites inutiles. Le reste de la distribution se partageant entre gendarmes ahuris et politiciens véreux. Plus occupés à abuser des fillettes et à amasser l'argent sale qu'à gouverner la Belgique. L'essence du roman de Jef Geeraerts s'est évaporée une fois pour toute. L'humour belge et le talent de Decleir et De Bouw ne sauve déjà plus grand chose.
En dépit de ses faiblesse affichées, cet énorme ratage camouflé en champion du box-office compte de nombreux adeptes. Ceux-là même qui érigent La mémoire du tueur en modèle du renouveau du cinéma belge. Les frères Dardenne et compagnie apprécieront. jean-françois
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