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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Keeper (Hors cadre)
Belgique / 2015
23.03.2016
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PATERNITÉ, MODE D'EMPLOI
- C'est quand même un truc qu'on a fait ensemble.
- Mais on peut faire pleins d'autres trucs ensemble.
Après trois court-métrages passionnants, le réalisateur franco-belge Guillaume Senez passe au long. Avec Keeper, il signe un film charmant et sensible qui nous emmène aux confins de la paternité précoce. Explications.
Une histoire d'amour adolescente
Maxime et Mélanie, 15 ans, sont amoureux. Lorsque Mélanie découvre qu'elle est enceinte, Maxime tente de gérer la nouvelle et finit par se faire à l'idée que garder cet enfant est une bonne chose. Malheureusement, leurs proches ne sont pas forcément du même avis.
Bien que tourné en seulement 25 jours, Keeper est resté dans l'esprit de Guillaume Senez pendant 5 ans. Et cela se sent. Alors que le sujet a déjà été maintes fois traité (deux ados deviennent parents), le réalisateur apporte un peu de modernité en se plaçant du point de vue de Maxime, jeune garçon qui rêve de devenir footballeur professionnel. A l'âge où il est permis d'avoir des rêves, il réalise petit à petit ce que c'est que de grandir et le spectateur l'accompagne avec une certaine appréhension.
Va-t-il réaliser à temps ce que c'est que d'être père à 15 ans ? A-t-il conscience que passer pro va être compliqué ? Comment peut-il réagir de la sorte ? A travers toutes ces questions, le spectateur est amené à émettre un jugement sur Maxime, bien que cela ne soit pas la volonté première du réalisateur. Mais c'est de ce jugement que découle la meilleure partie du film, lorsque le spectateur se rend compte qu'à 15 ans, on est franchement con.
Une histoire d'adolescent amoureux
Entre deux entraînements, Maxime joue à la console avec son meilleur ami et veut aller en boîte avec ses potes. Mais Maxime n'est pas uniquement un jeune con. En ayant globalement les bonnes réactions (quand Mélanie lui dit ne pas aimer les fellations, quand il l'accompagne au planning familial ou chez la gynécologue), il s'éloigne de la caricature du père trop jeune qui déserte.
De sa manière de parler à sa manière de marcher, Kacey Mottet Klein interprète Maxime à la perfection. Ses mimiques sont les bonnes, ses soupirs sont bien placés et son regard perdu attendrit. Bref, l'acteur que l'on retrouvera dans le prochain film d'André Téchiné (Quand on a 17 ans) livre une performance absolument brillante. On a rarement vu un acteur disparaître autant derrière son personnage. Et on ne peut que l'en féliciter ! On vous le dit, il faudra garder un œil (voire les deux) sur ce jeune garçon.
Visuellement, le résultat nous satisfait pleinement. Paranoïd Park de Gus van Sant et Boy A de John Crowley ne sont jamais loin mais c'est une bonne chose. Réaliste au possible, Keeper évite de sublimer ses personnages et laisse au spectateur le choix d'être conquis par leurs interprètes. Grâce à des personnages de parents qui ont tous des avis différents, chacun y trouve son compte dans Keeper, projet couillu et honnête. Court, concis et précis, le film s'avère donc un drame aussi frais que son interprète principal. Porté par un optimisme contagieux, le premier long-métrage de Guillaume Senez vous redonnera foi en des lendemains heureux.
wyzman
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