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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Aux yeux de tous (Secret in Their Eyes)
USA / 2015
23.03.2016
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13 ANS DE MALHEURS
« La justice avance lentement, mais elle avance.»
En dehors de son casting prestigieux, on s’interroge sur le bienfondé d’un remake d’un film argentin (Dans ses yeux/) qui a connu un immense succès grâce à son scénario tarabiscoté et une interprétation déjà épatante.
Avec d’innombrables flash-back entre aujourd’hui et les faits tragiques survenus 13 ans plus tôt, la narration peine à trouver le bon rythme. Ce « Cold Case » ponctué d’erreurs humaines et judiciaires pourra toujours distraire un samedi soir sur la terre, il n’en demeure pas moins assez soporifique. Il y a l’ex-flic, intègre, obsédé. La justice, relativement pourrie. Et entre les deux, une flic qui travaille pour la justice alors que fondamentalement elle a été la victime de la pire des injustices, a priori.
Chiwetel Ejiafor porte sans trop d’effort et assez bien l’habit du mec qui fait une fixette sur un cas non résolu - et sur la procureure blonde inaccessible. Manque de chance, on lui a foutu Nicole Kidman dans le rôle de la procureure. Où est passé la Kidman ? Dans les limbes d’un cinéma de seconde zone. Le jeu paresseux, comptant sur son unique plastique refaite à coup de chirurgie, NK (sans M) semble toujours un peu à côté de la plaque, jamais vraiment compatissante pour les « justiciers », plutôt obnubilée par les apparences. Et ce n’est pas son excellente technique d’interrogatoire qui va changer notre point de vue, trop télévisuelle pour le coup.
Reste Julia Roberts. Cela fait bien six ans qu’on ne l’avait pas vue dans un aussi mauvais film. Mais heureusement qu’elle est là. Pas glamour pour un sou, ambivalente jusqu’au bout, constante humainement, son personnage lui permet d’exister de manière plus convaincante avec moins de scènes au final. Les rares émotions qui traversent le film, on les lui doit. Tragique et traumatisée, c’est elle qui sert de fil conducteur à un récit morcelé et qui amène un peu de drame à un film trop distant.
Ici, nul suspens, nulle tension, pas même d’élan. A chaque fois, il est coupé net par un retour dans le passé. Il ne reste alors que la cruauté humaine et l’opportunisme – arrivisme ? – de chacun. Tous portent une croix, tous sont coupables, tous se trompent. C’est bien cette mécanique des sentiments qui donnent une saveur acide à ce film. Une fois de plus, on pourrait se demander l’intérêt de refaire l’histoire de El secreto de sus ojos si ce n’est pas nous apporter autre chose qu’une vision américanisée d’un crime et de sa résolution. Dans la version original, l’aspect labyrinthique était bien plus passionnante. Ici, d’impasses en impasses, l’enquête est peu palpitante. Reste la hantise que les trois personnages principaux portent en eux. Même si la culpabilité semble n’habiter que celui de Roberts.
Faussement noir, maladroitement obsessionnel, on devine rapidement les anguilles sous la roche. Les doubles jeux ne fonctionnent pas. Tout manque de nerfs et de reliefs. Et les amours contrariés et amitiés déçues n’occupent pas une assez grande place, ou en occupe trop, pour nous happer dans ce pacte avec le diable où l’être le plus monstrueux n’est jamais celui qu’on pourrait désigner d’office.
vincy
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