Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Le Sanctuaire (The Woods)


/ 2015

30.03.2016
 



MAN VS WILD





Quelque part en Irlande un homme se promène en forêt : il n’est pas là pour seulement se balader, son travail est de marquer des arbres qui devront être abattus. Il vient de s’installer tout récemment dans une vieille maison isolée avec sa femme et leur petit bébé. Le commerce du bois et les conséquences de la déforestation ne sont d’ailleurs pas seulement une problématique économique et écologique: c'est aussi la destruction d'un lien spirituel avec la nature. Précisément cette forêt-là serait comme un sanctuaire “habité” dont il vaudrait mieux s’éloigner…

« Nous ne sommes pas les bienvenus ici. » < /i>

Le Sanctuaire est un film tourné en Irlande, et il perpétue la tradition du cinéma britannique qui sait proposer des ‘films de genre’ curieux, mystérieux, ambitieux. On est très loin des films américains actuels calibrés pour faire sursauter le spectateurs toutes les dix minutes (du type found-footgae à la Paranormal activity ou maison hantée Insidious ou poupée diabolique Annabelle…), et c’est tant mieux. Ici le réalisateur Corin Hardy prend son temps pour développer son histoire, pour présenter un décor, pour installer une certaine ambiance qui va distiller ensuite une véritable angoisse. Ainsi on découvre d’abord un sympathique couple avec leur bébé et leur chien qui prend ses marques pour un nouveau départ, une grande maison isolée, des villageois plutôt rustres, une vaste et belle forêt…. Presque un cadre idyllique. Mais cette belle nature se révèlera finalement hostile. Pourquoi est-ce qu’il y avait des barreaux aux fenêtres, pourquoi on leur déconseille de s’aventurer dans les bois, et si une superstition locale était bien vivante ? Progressivement l’inquiétude va augmenter et l’imagination s’emballer : si vous allez sur leur territoire, ils iront sur le votre…

« Ils prennent ce qu’on chérit le plus. » < /i>

On est bien en 2016 et les licornes n’existent pas; et pourtant il y aurait des farfadets en Vendée, des korrigans en Bretagne, un enchanteur et des fées dans Brocéliande, une bête meurtrière qui n’est pas un loup dans le Gévaudan, des trolls dans des pays nordiques… Qui sait vraiment ce qui peut se cacher dans une forêt d’Irlande ? Le Sanctuaire va jouer justement avec tout un univers de fable inquiétante et une imagerie de conte effrayant pour proposer en guise de menace non pas un monstre mais plusieurs possibles créatures. Corin Hardy nous montre d’autres sources et plusieurs formes, d’ailleurs pas toutes pleinement exploitées, de dangers macabres. Ainsi ce péril n’est pas devant ou derrière, il est en fait tout autour : il en sera encore plus difficile d’espérer y échapper.
Le Sanctuaire est un premier film étonnant et impressionnant qui joue autant avec des éléments du fantastique qu'avec nos peurs, et sauver sa famille va devenir une épreuve inimaginable.
 
Kristofy

 
 
 
 

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