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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Five
France / 2016
30.03.2016
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HASH CONNECTION
«- T’imagines le bordel si tu sortais avec Julia ?
- Mais c’était sincère. J’avais une gaule sincère. »
Peut-on faire meilleur produit marketing ? Une bande son signée Gush, de l’herbe, des quiproquos amoureux de sitcom, une vedette césarisée « cool » et « hype », un style MTV pour la mise en scène, des dialogues parfois crus, du cash, une coloc de rêve à la Friends, une virée sous les palmiers thaïlandais, le monde du travail complètement accessoire (Carpe Diem) etc… Film générationnel (qui fait donc rire une génération premier degré), Five est avant tout un bon coup. Pas l’orgasme espéré, mais mieux qu’une branlette partagée. Un plan à cinq quoi, avec en tête, l’optimiste qui se croit plus malin que les autres, le teubé qui conclut jamais, le gossebo au beau cul qui lime comme dans un porno, le nounours sympa mais un peu boring et la meuf garçon un peu manqué. Bref le mytho, l’obsédé, le toxico, le gros geek et la belle blonde. La bande, un peu à part, à des rêves contemporains : ne rien foutre, vivre la vie à pleine dents, et consommer de l’oseille qu’il provienne d’un papa riche ou d’un trafic un peu illégal.
Voix off avec diatribes un peu décalées, rythme enlevé, montage saccadé et plein d’idées : un parfait portrait d’une jeunesse qui veut se dorer la pilule sans avoir à l’acheter. Sauf si la pilule envoie en l’air. Les dialogues sont plutôt bons, les acteurs bien castés (avec caméo d’une Fanny Ardant qui régale). Alors qu’est-ce qui cloche avec cette comédie, dont le scénario est pourtant pas mal foutu (pour une fois) et pas plus mauvais qu’une teen-comedy américaine ?
Parce que la spirale infernale, un cumul de tuiles qui les mène à la case prison/gros dealers, en soi, est bien construite. Pas grandiose mais honnête (excepté cette notion de temps qui est assez peu cohérente à certains moments). Quelques gags, hormis peut être cette insistance pour le scato, fonctionnent bien. Bien sûr, pour ceux que le mot sodomie fait encore rire ou les autres qui aiment les personnages d’idiot du groupe, il y aura de quoi s’amuser. Mention d’ailleurs à François Civil (ça ne retire rien à Pierre Niney, idoine en gosse de riche qui perd pieds) qui fournit l’artillerie lourde pour muscler les zygomatiques, n’hésitant pas à se couvrir de ridicule pour que la scène la plus grotesque fonctionne.
Non tout cela est très divertissement, certes un peu léger, mais surtout, hélas, trop superficiel. Le style est du coup assez clinquant et cette jeunesse assez vaniteuse. La vacuité de l’ensemble renforce cette impression de cocktail plus sucré qu’alcoolisé. Il manque une légère amertume pour que Five dépasse le stade du récit pour adolescents où l’on croit que la vie c’est simple comme un billet de banque. Car qui pourrait en vouloir à ce club des cinq dont aucun n’est antipathique, la plupart baisable et tous éminemment bons (et un peu égoïstes quand même). A vouloir refuser le moindre gramme de noirceur, Igor Gotesman, le réalisateur, ne livre du coup qu’une bande dessinée « feel-good » où chacun flambe sa vie sans se soucier des conséquences. L’avenir, ici, appartient à ceux qui loupent leur réveil. vincy
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