Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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L'Avenir


France / 2015

06.03.2016
 



QUAND ON A 50 ANS...





"Quand j'y pense, j'ai retrouvé ma liberté, une liberté totale."

A peine deux ans après Eden, Mia Hansen-Love remet le couvert. Après avoir traité de la "French touch" et de l'émergence d'une jeunesse par son émancipation musicale, elle s'attaque aux cas des seniors, sans jamais tomber dans le film social.

Prof de philo, Nathalie enseigne dans un lycée parisien. Mariée, deux enfants, elle fait les allers retours entre sa famille, son travail, ses anciens élèves et sa mère, très possessive. Son quotidien est chamboulé le jour où son mari lui annonce qu'il part vivre avec une autre femme. Quoi de plus banal?

Film sur la liberté retrouvée, L'Avenir a tout pour plaire aux personnes qui connaissent ou ont connu la situation de Nathalie, à tous ceux qui parviennent à s'identifier à cette femme d'âge mûr (même si Huppert se retire une bonne dizaine d'années dans son personnage). Malheureusement, c'est difficilement le cas des autres. En effet, Isabelle Huppert a beau rayonner sous la direction de Mia Hansen-Love, son personnage ennuie à bien des égards. Réfléchie et grave pour certains, la Nathalie de L'Avenir pourrait bien passer pour une femme complètement perchée et trop légère pour d'autres. Car oui, à force de se poser des questions, on oublie parfois de se poser les bonnes... Typique d'un film éminemment français, rempli de références très vingtième siècle, de citations de philosophie qu'on étale pour mieux palier l'absence d'un ton plus personnel, où les décors sont splendidement bourgeois (et presque un peu trop "french dream" pour une enseignante) et où l'on parle sans cesse des amours et des hasards, des sentiments et de la vie.

Accompagnée d'un André Macron tout en retenue et d'un Roman Kolinka sexy à souhait, et d'une Edith Scob qui excelle en mamie fantasque, Isabelle Huppert, libérée et délivrée, a le champ libre pour éblouir le spectateur. A la fois frêle et niaise, l'actrice de 63 ans insuffle une pointe de pugnacité au film. Et c'est finalement bien pour elle que l'on reste éveillé pendant les 100 minutes de L'Avenir (qui en paraissent parfois 1000). L'avenir c'est long, même si on n'y parle que du présent.

Sans jamais parler de catastrophe, il faut bien reconnaître que le nouveau film de Mia Hansen-Love est d'une mollesse et d'une lenteur parfois affligeantes. Les plus sensibles d'entre nous seront touchés par ce récit, celui d'une femme qui se reconstruit passée la cinquantaine et par ces plans magnifiques tournés dans le Vercors ; tandis que les autres l'oublieront rapidement. La fragilité de la vie, où ce que l'on croyait solide se brise au moindre coup de vent, ne méritait pas un tel méli-mélo existentiel. C'est finalement quand un ex-étudiant lui renvoie quelques vérités, déconstruisant son mode de vie comme son mode de pensée, d'un autre temps, que L'avenir, entre capitulation au Grand Capital et Révolution sentimentale, déploie ses plus beaux moments. En renonçant à ses luttes intérieures et ses idéaux, afin d'être heureuse, le personnage d'Huppert enlève sa carapace et fait comprendre que nous sommes tous des pantins du destin. L'avenir n'appartient définitivement pas à ceux qui réfléchissent trop. Mais que de causeries pour parvenir à une conclusion aussi tragique et aussi simple.
 
wyzman

 
 
 
 

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