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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Tout pour être heureux
France / 2015
13.04.2016
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PÈRE CÉLIBATAIRE, MODE D'EMPLOI
- C'est quoi un traiteur ?
- Quelqu'un qui s'embête à cuisiner toute la journée et qui te le vend 50 euros le kilo.
Avec son second long-métrage, Cyril Gelblat prouve qu'il a tout déjà tout d'un grand réalisateur. Drôle et atypique, Tout pour être heureux, adapté du livre Un coup à prendre de Xavier de Moulins, a tout d'une jolie pépite.
Téléphone maison
A bientôt 40 ans, Antoine ne s'est jamais investi dans l'éducation de ses deux filles. Producteur de musique souvent en dèche, c'est son avocate de femme, Alice, qui porte le foyer - et la culotte ! Mais lorsqu'Antoine décide de quitter Alice pour une histoire sans lendemain, le jeune insatisfait se retrouve contraint de repenser tout son mode de vie. Ses filles, son travail, son ex-femme, tout y passe.
Une chose est sûre, dans Tout pour être heureux, Manu Payet rayonne. Crédible et touchant, l'acteur de 40 ans trouve un nouveau rôle à la hauteur de son talent (après Situation amoureuse : c'est compliqué et Un début prometteur). Grâce à des seconds rôles attendrissants et un scénario limpide, l'acteur découvert dans Comme t'y es belle s'en donne à cœur joie et communique avec brio le bordel émotionnel dans lequel Antoine, son personnage, se retrouve plongé.
Mais il va sans dire que si le personnage d'Antoine parle à tous, c'est aussi parce qu'en face, sa femme Alice n'est pas sans rappeler une ou plusieurs femmes que l'on aurait croisées dans nos vies respectives. Parce qu'elle est à la fois maternelle et indépendante, Tout pour être heureux présente non seulement le quotidien d'un père qui se découvre et se construit sur le tard, mais également d'un couple qui a fini par se perdre de vue et tente de se retrouver.
Social mais pas trop
De prime abord, on aurait tendance à voir dans ce Tout pour être heureux une simple comédie romantique dont le dénouement est perceptible dès la bande annonce. Il n'en est rien. De plus, ce n'est pas un film social. Alors oui, des thèmes comme la précarité dans le milieu artistique, le divorce, l'infidélité, la paternité ou la crise de la quarantaine sont évoqués. Mais il y a tellement plus dans le nouveau film de Cyril Gelblat.
Pendant 1h37, le réalisateur des Murs porteurs lève le voile sur sa manière d'appréhender la paternité sans jamais relier l'expérience d'Antoine à la sienne. Si le sujet est sérieux, le réalisateur distille ici et là quelques pointes d'humour qui ne manqueront pas de conquérir le public et de lui faire relativiser certains pans de la vie (de couple, de célibataire, de parent). Sans porter de jugements et en ne négligeant pas des seconds rôles féminins subtilement joués (Audrey Lamy, Aure Atika), Tout pour être heureux évite l'écueil du film de mecs, fait par des mecs, avec des mecs, pour des mecs.
Film sur un père célibataire qui apprend à connaître ses filles, à les aimer à nouveau et à apprécier sa vie de famille, Tout pour être heureux est une comédie française loin des clichés habituels et plus profonde qu'attendue. wyzman
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