Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 12

 
Everybody Wants Some


USA / 2015

20.04.2016
 



WAKING LIFE





On sort très perplexe de Everybody Wants Some. On est séduit, on ne peut que l’être tant le cinéaste a acquis une maturité en matière de direction d’acteurs, d’esthétique visuelle, de travail soigné de la musique (la BOF est formidable). En signant le portrait d’une génération, avec son côté vintage, il réalise un film sur une jeunesse aussi joyeuse qu’angoissée, qui fait écho à celle d’aujourd’hui.

On est moins convaincu par la superficialité et les stéréotypes de ce film quasiment autobiographique. Certes, il dévie de la comédie adolescente classique, tout en s’inscrivant dans l’héritage d’un John Hugues. Mais il ne va pas beaucoup plus loin que l'arrivée du petit nouveau, la paresse, la fête, les rivalités, les bizutages, la drague, bref tout ce qu’on a déjà vu. Le but dans la vie est d'enfreindre les interdits... Mais contrairement à un Spring Breakers ou un Kaboom, il se refuse à emprunter le chemin de la pure fiction, préférant finalement un « document » convenu, et assez long, sur le passage initiatique de l’adolescence à la jeunesse, de l’insouciance à l’inconscience.

Cependant, l’ambiance potache sauve l’ensemble et contamine le spectateur, malgré le manque d’originalité et l’absence d’enjeu dramatique. On ne peut que sourire devant ces Apollons américains, paquet moulés dans des jean's et des shorts, muscles saillants sous des tee-shirts ajustés, moustachus le plus souvent. On pourrait presque croire à des acteurs pornos de Boogie Nights ou des fantasmes gays d’une autre époque.

Ça pue la testostérone, la vanne à deux balles, les situations cocasses. Les machos sont en bande, comme sous l'emprise d'une secte où il ne faut pas se distinguer. Sport, sexe, amitié, et débauche en général, cette meute de loups apparaît presque comme un portrait caricatural d’une Amérique où les filles sont canons et les mecs des étalons.
Reste que Everybody Wants Some apparaît comme trop simpliste et trop nostalgique pour marquer les esprits. Le divertissement est palpable, on passe un bon moment, les scènes s’enchaînent sans heurts. Mais la reconstitution trop parfaite de cette époque, le manque de grain à l’image, le manque de folie dans le récit produisent au final une chronique un peu artificielle, comme un rêve.
Heureusement, le « héros », celui sans pilosité entre le nez et la bouche, revendique une véritable liberté, une insoumission rebelle, une aspiration à un monde différent, qui donne une tonalité un peu moins classique à la comédie.

D’autant plus que le réalisateur de Boyhood a un génie propre pour filmer les détails, les expressions, les regards, les gestes qui mettent du relief à un film de « genre », autrement dit « codé ». Il y a alors une forme de mélancolie qui se mélange avec du kitsch, comme pour illustrer le regret d’une époque. Une période où le groupe prévalait sur l’individu, où tout était possible, où le fantasme paraissait réel. Où l'on s'amusait avant tout.
 
vincy

 
 
 
 

haut