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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le Voyage de Fanny
France / 2015
18.05.2015
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VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT
 
"Ne montre jamais ta peur Fanny, jamais !"
Avec son troisième film, Lola Doillon s'attaque à un sujet sensible et compliqué : la Seconde guerre mondiale vue par des enfants juifs vivant en France. Court et concis, son Voyage de Fanny est une jolie réussite.
Dès les premières minutes, le ton est donné. Le Voyage de Fanny sera un film dur mais un film passionnant. En 1943, alors qu'elle n'a que 12 ans, Fanny se retrouve contrainte de fuir son foyer pour enfants avec ses deux jeunes sœurs et d'autres gamins. La raison : l'armée italienne ne soutient plus les Allemands et ces derniers approchent à grands pas de leur refuge. Le but du voyage : arriver jusqu'en Suisse, où ils seront tous à l'abri. Mais sur le chemin, ils vont rencontrer beaucoup de monde, se perdre, se retrouver, apprendre à être indépendants.
Récit d'un parcours initiatique, Le Voyage de Fanny frappe par sa justesse aberrante. Porté par une bande de jeunes acteurs formidables (Léonie Souchaud et Ryan Brodie en tête), le nouveau film de Lola Doillon, en se concentrant sur les craintes et les rêves de ces enfants qui n'ont rien demandé, offre une nouvelle vision de la Seconde guerre mondiale. Si certains trouveront cette guerre dépeinte comme plus légère, elle est en fait bien plus cruelle car encore moins comprise.
Co-produit par Cédric Klapisch et Bruno Levy, Le Voyage de Fanny porte en son sein tout ce qui fait les bons films. Adapté librement du Journal de Fanny de Fanny Ben-Ami, le film de Lola Doillon a tout de même reçu le soutien de cette Allemande désormais installée en Israël. En 1h34, la réalisatrice de Et toi, t'es sur qui ? nous fait rire, nous émeut, et créer une tension dramatique appréciable. Grâce aux participations de Cécile de France, Stéphane De Groodt et Jérémie Petrus, Le Voyage de Fanny dispose d'un casting imparable et hautement convaincant.
Sans jamais mettre le spectateur face à un pathos inutile, Lola Doillon parvient à rendre cette fuite romanesque, salvatrice - et parfois même fun. Sans mettre de côté la violence inhérente à l'histoire originelle, Le Voyage de Fanny divertit et informe comme peu de films en sont capables. Qui plus est, la photographie de Pierre Cottereau a le don de sublimer l'ancienne région Rhône-Alpes et ce serait bien dommage de s'en priver. Vous êtes prévenus !
wyzman
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