Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Dans les forêts de Sibérie


France / 2016

15.06.2016
 



UNE CABANE AU FOND DES BOIS





« Je suis libre parce que mes jours le sont. » Heureusement, et ça n’enlève rien au talent de Raphaël Personnaz dans le rôle principal, le cinéaste a eu la bonne idée de trahir le livre aventureux de Tesson en insérant un personnage (Evgueni Sidikhine). Un véritable ermite qui lui semble aimer le froid, le silence, les horizons inaccessibles et même la solitude en communiant avec la mère nature. En étant énigmatique et loin de nous, il en devient fascinant et attise notre curiosité. Car si personne ne veut être à la place de Teddy, tout le monde souhaiterait être aussi en phase avec son environnement qu’Aleksei.

Dans les forêts de Sibérie semble hypnotisé par la beauté cinétique de ces étendues immenses, au point d’oublier parfois le sens de son propos. Il faut toute la rigueur et la subtilité de Personnaz, et le second degré de son personnage, pour habiter un écran parfois trop contemplatif. Mais Safy Nebbou parvient de temps en temps à rendre cette nature sensorielle et cet homme attachant. Il évite également beaucoup de clichés du genre, même si on ne palpe pas assez bien les bienfaits que procure ce genre de voyage régénérant. On embarque facilement dans cette épopée superbement mise en lumière. On regrette juste que le scénario soit aussi bancal, l’intrigue aussi abstraite et le propos finalement un peu vain.
Il dicte tout : le « héros » est seul puisqu’il l’affirme, les temps modernes sont tristes puisqu’ils ne créent pas le bonheur, la vie est un lent suicide puisque c’est la seule liberté possible, la terre est belle puisque le cinéaste la filme, magnifiée par la magie du cinéma. Voyage en terre inconnue, Dans les forêts de Sibérie oscille entre visite touristique romancée et documentaire existentialiste inspiré, pour vaciller vers un sentiment un peu atone d’avoir été étranger à cette expérience qu’on aurait aimé plus saisissante et mémorable.
 
vincy

 
 
 
 

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