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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Truman
Espagne / 2015
06.07.2016
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FAIM DE VIE
"Chacun meurt comme il peut"
Faire un film léger sur la mort, voire une comédie, est un défi de taille que Cesc Gay, malgré tous ses efforts, ne relève pas vraiment. Son récit a beau multiplier les passages humoristiques et les situations cocasses, il ne peut s’empêcher de tirer systématiquement vers la mélancolie et le tire-larmes entre chaque bon mot. Cette alternance d’émotions, sur laquelle repose tout le scénario, s’avère rapidement mécanique, surtout lorsque l’on comprend que le film ne nous épargnera rien du parcours du mourant en dix étapes, du choix du cercueil à la réconciliation symbolique avec les anciens ennemis, en passant par les impossibles adieux à ses proches.
Même Ricardo Darin, impeccable en personnage manipulateur et cabotin qui n’a plus rien à perdre, peine à donner un peu de relief à cette succession assez plan-plan de sketches destinés à brosser de la mort un portrait digne et bouleversant à la fois. Son compère, Javier Cámara, n’est guère mieux servi, qui assume le rôle ingrat mais traditionnel dans le buddy movie du bon copain dévoué, toujours un peu en retard sur le vrai héros du film, et parfait en faire-valoir légèrement tourné en ridicule.
Certes, on ne passe pas un mauvais moment devant ce qui fut étonnamment le grand succès du cinéma espagnol 2015 (avec notamment cinq Goyas, équivalents des César, dont meilleur film, meilleur acteur et meilleur second rôle). Mais on n’est pas non plus surpris ni bousculé par cette œuvre qui, à force de vouloir à tout prix être grand public, facile d’accès et pas plombante, s’avère un peu trop lisse et inégale dans ses moments forts, parfois même assez prévisible, et surtout plus mièvre que mordante. Au moins la pudeur de l'ensemble évitera au film d'aller trop loin dans le mélo et le pathos...
MpM
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