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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Hibou
France / 2015
06.07.2016
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LE CRI DU HIBOU
"Tu reproches aux gens d'avancer masqués ...mais tu ne t'es pas regardé!"
Tout le monde porte des masques dans la vie de tous les jours. Nous ne sommes pas les mêmes avec notre patron, nos amis, notre famille ou notre boulanger ce qui est tout le contraire du personnage principal de cette fable fantasque. Rocky est simple, sans masque au point d'être nu presque transparent aux yeux du monde.
Sa vie est chamboulée le jour où un magnifique hibou grand-duc rentre chez lui. Le volatile ne veut pas bouger de son appartement (la grande fan de hibou que je suis, souhaite être à sa place). En observant se volatile/colocataire, Rocky décide de se mettre un costume de hibou. Porter un masque pour exister! Rocky va morfler... Costume beaucoup trop gros, beaucoup trop voyant: cela va lui valoir certaines situations cocasses comme lorsqu'il passe au photomaton ou qu'il fait essayer des baskets à sa copine Panda (son alter égo féminin incarné par une douce Elodie Bouchez). Ce côté "trop" amène une triste réalité: on ne le voie toujours pas!
- «vous ne remarquez rien là?
- Non...».
Nous ressentons beaucoup d'empathie pour les personnages, on comprend leur solitude, leur désarroi et leur envie folle d'être vu dans un monde ou plus personne ne voit rien! On s'imaginerait presque à leur place avec nos masques faits de chair et de sang. Fable et farce, burlesque et dramatique, l'usage du déguisement rend presque ce constat de solitude poétique.
Ramzy signe ici un second long-métrage plus que touchant. Un véritable feel good movie aussi tendre que le câlin d'un chat angora et aussi criant de vérité qu'une publicité pour les pompes funèbres! On en sort tout retourné, on a envie de tomber le masque et de hululer de joie dans les rues. Un film à fleur de plume, hypersensible comme un conte moderne où chaque handicap compose une petite musique très humaine. Cynthia
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