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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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L'âge de glace: Les lois de l'univers (Ice Age: Collision Course - L'âge de glace 5)
USA / 2016
13.07.2016
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LE MONDE PERDU
Mon nez est dangereusement près de mes fesses.
Cinquième épisode de la saga préhistorique, L’âge de glace vaut au moins le coup d’œil pour Scrat dans l’Espace. L’écureuil et son gland continuent de nous enthousiasmer, sans doute parce qu’il y a une forme de running gag qui rappelle Bip Bip et le Coyote, une poésie où la tentation et l’échec, la vulnérabilité et l’irrésistible besoin de parvenir à son but nous renvoient à notre condition humaine. Le rongeur est obsessionnel, au point de se faire rongé par son propre démon et de provoquer les pires cataclysmes, sans se soucier des conséquences et de sa responsabilité.
Scrat c’est le déclic, la clef dans le démarreur. Il a réchauffé les glaces, le climat, fait bouger les continents, fait rugir les volcans, alors pourquoi pas l’envoyer dans le cosmos. L’extinction des dinosaures et autres créatures poilues et dentues sera peut-être de sa faute quand il s’acoquine avec un astéroïde.
Voilà le prodige de la franchise, la grande réussite de cette série : un rôle secondaire, parallèle, périphérique même, est en fait l’essence même qui fait rouler la machine. On prend son pied avec Scrat et son gland. Scrat fait avancer le monde car il va toujours de l’avant, défiant les lois de la physique, pour un simple gland.
Malheureusement, du côté de la terre, Diego, tigre dans sa tête, Manny et Sid n’arrivent plus, depuis trois épisodes, à nous emballer. Le récit apocalyptique qui croise Le jour d’après et Armageddon, est trop hollywoodien, invraisemblable et simpliste pour nous éclater. Sans être raté, puisque techniquement il n’y a rien à redire, il faudrait voir L’Age de glace comme une fable de La Fontaine, avec un zest d’absurde façon Marx Brothers. On retrouve en effet dans le délire les racines de l’animation américaine, issue des studios Warner et MGM.
Le délire scientifique est d’ailleurs bien plus intéressant que les histoires personnelles et sentimentales. En fait tout part un peu en vrille, dans toutes les directions, sauf la météorite qui file bien droit sur la planète (et nous fait croire un instant que notre clique va être explosée façon puzzle, ne laissant aucune chance pour un sixième opus).
Finalement, L’Age de Glace 5 prouve que si les personnages sont usés, la mécanique reste assez dynamique : la vulnérabilité de chacun, le hasard du monde et l’évolution des espèces restent une alchimie qui, parfois, aboutit à un ordre désordonné. On reste loin de la rigueur scénaristique des Pixar, de la dérision surréaliste des Illumination ou de l’inspiration burlesque des ancêtres (Tex Avery en tête).
vincy
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