|
|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
|
|
|
Genius
Royaume Uni / 2015
27.07.2016
|
|
 |
|
|
|
AUX SOURCES DU ROMAN FLEUVE
Genius n’a de génial que le titre. Parant de bonnes intentions, ce film « biographique » avait pourtant un sujet passionnant (et assez rare au cinéma) : la fabrication d’un livre, soit la relation entre un jeune auteur doué et un éditeur de génie. L’histoire est vraie : Thomas Wolfe a livré le manuscrit de son premier roman à un éditeur new yorkais bien en vue à la fin des années 1920. Le pavé de 1000 pages aurait été « invendable ». De là entre négociations, concessions, compromis et tact, une relation à la fois conflictuelle et complice, entre confrontation et association, va se nouer. Le livre deviendra un grand classique de la littérature de l’époque.
Malheureusement, c’est assez peu palpitant. Artistiquement, on a du mal à croire à ce New York des années 20. La crédibilité est encore plus entamée avec Jude Law en sudiste et Colin Firth en surjeu. Trop calibré pour les festivals, les Oscars, Genius apparaît finalement comme un téléfilm de prestige où le scénario s’égare à vouloir absolument digresser sur l’âme torturée de l’écrivain et des mélodrames insignifiants. Le cumul des clichés n’arrange rien et personne n’est épargné du côté masculin. Les écrivains sont déviants, les éditeurs des tyrans, et cette opposition entre bohémiens insouciants et bourgeois banlieusards conduit à un film très convenu et sans ressort.
Il faut tout le panache de Laura Linney (en épouse de l’éditeur), aspirant à une certaine émancipation, et de Nicole Kidman (en mécène de l’auteur), s’affranchissant de son éducation et de son statut, pour nous séduire par moments.
On regrette tout : la mise en scène balourde, le surplus de dialogue, le scénario sans souffle. Dicté par son formalisme insipide, Genius oublie de transcender son sujet.
vincy
|
|
|
