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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Brice 3
France / 2016
19.10.2016
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RIRE JAUNE
«J'aimerai bien avoir ta gueule...mais juste un soir pour halloween!»
2005, la France fait la connaissance plus approfondie d'un personnage atypique et quelque peu chiant : Brice de Nice. Plus approfondie car Jean Dujardin (qui a créé et interprète ce rôle) avait déjà incarné ce blondinet dans des sketchs. Après un premier volet amusant aux quelques séquences et répliques cultes mais qui, cinématographiquement, n'avait rien d'exceptionnel, voici le second. On ne dit pas deuxième car on espère ne pas avoir à en subir un autre. Il n'est pas étonnant de voir une suite puisque le premier opus avait séduit de nombreux spectateurs (il n'y a pas d'épisode 2 car il l'aurait «cassé»). Quoique l'on aurait pu s'en passer... tout comme le premier opus d'ailleurs !
Brice c'était une comédie sur un personnage à la psychologie des plus flippantes. Monomaniaque, égomaniaque, se prenant pour quelqu'un de parfait et se moquant de tout le monde (dans ce nouvel opus même les méchants musclés ne lui font pas peur), il portait et porte toujours la même tenue tel un membre des Simpsons (la prestance en moins). C'est le problème: Dujardin a vieilli, le monde a changé, l'acteur a même eu un Oscar: mais Brice est immuable. Comme un personnage de BD.
Dans cet épisode, Brice reçoit un message de son meilleur ami Marius (Clovis Cornillac qu'on a littéralement et définitivement perdu ici) en danger dans une île mystérieuse. Brice part donc à sa recherche à l'aide de sa planche de surf qu'il utilise davantage sous les bras que sur les vagues.
Malgré une intrigue différente, Brice 3 reprend les mêmes codes que son prédécesseur en les mettant au goût du jour. Ainsi nous retrouvons le ton gras, les blagues lourdes (même si certaines vannes peuvent être réutilisables à la prochaine soirée raclette barbante post-Noël) et la gestuelle tirée par les cheveux des personnages qui semblent être arrivés d'une autre planète. On attend presque le Marsupilami. Ce ne serait pas si absurde.
Pourtant, même si Jean Dujardin excelle dans ce rôle (il est talentueux quand même), on est parfois mal à l'aise devant le ridicule de ce personnage qui se veut être le descriptif d'une société du paraître et de l'individualisme. Pire la nausée nous prend à cause d'une histoire sans queue ni tête et d'un humour répétitif et gavant.
Seul petit point positif (oui il y en a): le petit message écolo qui fait toujours plaisir. Mais ce gramme de vert dans cette overdose de jaune ne rend pas la mer plus bleue. Et on attend sans y croire la vague qui nous fera rire. Mais là, comme devant un lac, on peut patienter longtemps... Cynthia
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