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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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La Fille du train (The Girl on the train)
USA / 2015
26.10.2016
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BORED TO DEATH
"Je regardais souvent ce couple qui était parfait… Ils étaient l'incarnation du véritable amour."
Après La Couleur des sentiments et Get On Up, Tate Taylor revient avec une nouvelle adaptation littéraire, celle du best-seller La Fille du train écrit par Paula Hawkins. Thriller psychologique peut-être, le film est surtout une énorme déception.
Entre voyeurisme et perversion
Après son divorce avec Tom, Rachel a sombré dans l'alcool et la dépression. Lui, vit désormais avec son ancienne maîtresse Anna et leur fille dans l'ancienne maison du couple. Pour s'occuper, Rachel fait quotidiennement l'aller-retour entre son domicile et son ancien lieu de travail en train, passant ainsi devant son ancienne maison et celle du couple voisin qu'elle a surnommé Jason et Jess. Un soir, elle voit "Jess" avec un autre homme et apprend la disparition de celle-ci quelques jours plus tard. Malheureusement, pendant une nuit d'ébriété précédent la disparition, Rachel a vu quelque chose d'important. Mais qu'est-ce que c'est ?
Porté par une Emily Blunt absolument époustouflante (et sauveuse du film), La Fille du train s'intéresse finalement au quotidien de trois femmes que tout semble opposer mais qui sont liées par un élément commun, de vilains secrets. Véritable plongée dans la psyché féminine, le film de Tate Taylor divertit à défaut de vraiment intriguer. Que s'est-il passé cette fameuse nuit ? Qui a laissé Rachel en sang ? Qui a tué Jess/Megan ? Des questions auxquelles le scénario d'Erin Cressida Wilson répond lors d'un dernier acte tiède. Plus encore, La Fille du train présente l'union conjugale d'une manière certes alarmante mais non moins intéressante.
Paumé et complètement obsédé, le personnage principal, Rachel, tente de réunir les pièces du puzzle et parallèlement de reprendre sa vie en mains. Malmenée, elle erre ainsi pendant 112 minutes entre coma éthylique et retour à la raison, le tout sur fond de résolution de crime. Comme un trip sous acid, les séquences de souvenirs de Rachel valent le coup d’œil ! Mais pour bien comprendre l'ampleur de ce qui se trame dans cette banlieue pavillonnaire, il convient de s'intéresser à ce que vivent les deux autres femmes Anna et Megan, ce que Tate Taylor fait mais avec beaucoup moins de succès.
Casting sexy recherche jouissance en plein air
Complètement éclatée, la narration de La Fille du train devrait en surprendre (et en déranger) certains. Dispersés, les éléments de résolution prennent du temps à faire sens pour le spectateur et c'est sans doute la première chose que l'on pourra reprocher au film. Malgré une mise en scène correcte et une actrice absolument brillante, le tout a du mal à décoller et rappelle sans cesse les téléfilms de M6. Le rôle d'Emily Blunt est certes passionnant mais ne suffit pas à faire de La Fille du train une grande oeuvre.
Car sans surprise, ce que l'on retiendra de cette adaptation, c'est ce très beau casting et la représentation d'un désir sexuel pleinement assumé. Les mots et les corps s'entre-mêlent lors de séquences qui ont le mérite de titiller légèrement. Désormais célèbre pour son impressionnant "bulge", Justin Theroux incarne ici un mari plus mystérieux qu'il n'y paraît (Tom). Après un passage remarquée dans Mission Impossible : Rogue Nation, Rebecca Ferguson se la joue épouse plus effacée que jamais (Anna). Aperçue dans Kaboom et Equalizer, Haley Bennett est une jeune femme sexy, désirée et désireuse (Megan). Quant à Luke Evans, ses rôles dans Le Hobbit et Fast and Furious 6 et 7 avaient plus de consistance que le petit ami trompé qu'il campe ici (Jason/Scott).
Et comme si cela ne suffisait pas, Edgar Ramirez (Joy), Laura Prepon (Orange is the New Black), Allison Janney (Mom) et Lisa Kudrow (Friends) complètent ce casting déjà très prometteur. Malheureusement pour eux, La Fille du train ne restera pas dans les annales et ne mérite même pas d'être indiqué sur leurs fiches Wikipédia tant le tout déçoit. Malgré un excellent teasing, la résolution du meurtre de Megan est prévisible et achève d'enterrer ce thriller de gare. Long et lent, le nouveau bébé de Tate Taylor ennuie tel un mauvais coup d'un soir ! N'est pas David Fincher qui veut.
wyzman
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