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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Dernières nouvelles du Cosmos
France / 2016
09.11.2016
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AVENTURE HUMAINE
"C'est au bout du tunnel que l'aventure commence"
Le ballet cosmique de Julie Bertuccelli s'ouvre sur un homme et une jeune fille atteinte d'autisme se promenant dans les bois. Cette scène d'introduction est vite coupée par une autre où l'on retrouve ces deux personnages dans un théâtre. L'homme lit un recueil de poèmes dont les vers feraient passer Baudelaire pour un participant de téléréalité. La jeune femme, nommée Hélène semble amuser par ces vers mystiques...
Petit à petit nous comprenons que ce n'était pas un amusement mais plutôt une légère gêne qui reflète la modestie d'une grande poétesse à l'intelligence surnaturelle. Hélène ne sait ni lire, ni écrire et ne parle même pas, pourtant grâce à la persévérance de sa mère, cette jeune autiste va réussir à s'exprimer et à écrire tout ce qu'elle ressent à l'aide de morceau de papier (des lettres de scrabble en papier plastifiées). Oui les vers que cet homme lit avec passion ne sont pas les siens mais ceux d'Hélène. Véritable légende auprès de tous ceux qu'elle approche, Hélène impressionne par son talent, sa réflexion, sa sagesse et sa présence. Devant la subtile caméra de Julie Bertuccelli, cette auteure pas comme les autres illumine autant l'écran que nos cœurs. Le spectateur est transporté de bout en bout dans son quotidien et dans son cerveau: ce document vérité, brut, sans effets particuliers, donne la chair de poule et les larmes aux yeux.
Julie Bertuccelli a ce don pour filmer ce qu'il faut, comme il faut avec une émotion extrême mais réelle, et sans artifices. La fascination que l'on éprouve s'enrichit d'une belle émotion. Car au delà de l'autiste, il y a l'artiste. Et c'est aussi parce qu'il s'agit des mystères de la création,de ce "rien" d'où surgit la beauté, que Hélène/Babouillec nous touche.
Après le fabuleux documentaire La cours de Babel, la cinéaste nous donne ses Dernières nouvelles du Cosmos. Un documentaire qui filme l'autisme (rare et excellente initiative) avec un doux regard humain que cette maladie ne connaît que très peu. Attendrissant, prenant, et enivrant, Julie Bertucelli nous transporte avec un enthousiasme contagieux par-delà les étoiles avec un aller simple en plein cœur de l'humain, grâce à la beauté des mots d'une jeune femme talentueuse et surprenante. Dernières nouvelles du Cosmos est une perle dans cette huître de plus en plus fermée qu'est le monde.
Cynthia
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