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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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À Jamais
France / 2016
07.12.2016
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LE DEUIL DE LA CHAIR
"- Tu te sens seule?
- Tout le monde se sent seul!"
Comment faire son deuil après la perte de quelqu'un? Si nous étions dans une salle de classe nous aurions eu 4h pour répondre à cette question, Benoit Jacquot livre sa réponse en 86 minutes à travers son personnage principal, Laura (Julia Roy, étincelante dans ce ballet légèrement plat).
D'abord il y a la rencontre entre un homme et une femme, l'amour, la chair puis la perte car la vie est une bitch! Il n'y a plus qu'à faire le deuil de son odeur, de sa présence, de son amour à sa manière. Et si l'entourage conseille de sortir, de se changer les idées, Laura refuse et préfère être dans l'enfermement au point d'en développer une sorte de schizophrénie. L'être aimé disparu devient alors une hallucination, un rêve, une image en plein plaisir solitaire ou un bruit strident dans une grande maison vide.
Benoit Jacquot aurait pu réaliser un film poignant, mais le réalisateur des Adieux à la Reine s'est noyé, sans doute dans les yeux de son actrice principale (également auteure du scénario) qui captive la caméra de bout en bout. À jamais passe de la fresque hantée au film plat et se mélange les pinceaux. Tout flotte, s'étire, s'évapore. Nous saluons néanmoins la prestance de ces deux acteurs principaux, troublants et magnétiques, et une certaine audace du scénario inspiré du roman Body Art de Don DeLillo. Mais cela ne suffit pas à en faire un film inspiré. Cynthia
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