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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Beauté cachée (Collateral Beauty)
USA / 2016
21.12.2016
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IT’S NOT A WONDERFUL LIFE
«- Quand ça commence par la mort d’un enfant, ça ne peut pas aller bien.»
Il y a une efficacité certaine à Hollywood. David Frankel a appliqué à la lettre les règles nécessaires pour un bon mélo de Noël avec Beauté cachée. Evidemment le film n’évite aucun des ingrédients de la recette. Formaté jusqu’à lui donner un aspect mécanique, sans surprise, le film commence avec un mantra/slogan de développement durable (Amour, Temps, mort) qui va se décliner tout au long du film, qui évoque l’amour, le temps et la mort.
Evidemment, le savoir-faire hollywoodien, du casting cinq étoiles au scénario en passant par les décors, fait le reste et enfle un peu ce qui aurait pu être une douloureuse histoire intime liée à un deuil. Mais dans le pays des « winners » , dans le New York de la publicité, on essaie quand même de faire un peu rêver le spectateur.
Flirtant avec le grand classique de Capra, La vie est belle, cette histoire de résurrection à Noël flirte avec les anges (ici trois comédiens bohèmes). Will Smith fait ce qu’il sait faire, en zombie du réel, entouré d’une flopée de comédiens excellents qui font le service minimum mais assurent leur cachet.
Beauté cachée ne regarde pas du côté des comédies névrotiques d’Albert Brooks. Même si tous sont névrosés (certes avec des angoisses assez banales, traitées de manière assez stéréotypées). C’est le problème du récit d’ailleurs. Tout reste en surface. Il n’y a rien de trop, mais il n’y a pas assez de profondeur. A l’image de ce bureau de pub, ouvert, transparent, aseptisé, froid versus le théâtre en sous sol bordélique et sombre ou l’appartement du père anéanti, vide et dévitalisé. Tout est proche de la caricature, tout respire le manque d’imagination, d’inventivité. Hormis le twist final, touchant forcément, et assez inattendu, l’histoire est très convenue, plutôt prévisible et jamais assez déjantée (alors qu’il y avait un sérieux potentiel). Même les sourires sont rares.
Pourtant cette beauté collatérale (on nous explique ce qu’est une beauté collatérale, mais malgré cela le concept reste fumeux: pour une fois le titre français est plus compréhensif) est un joli conte qui s’amuse avec le je et le jeu, le moi et le sur-moi. Même si on en comprend vite les ressors (la mort pour le malade, le temps pour la femme sans enfant, l’amour pour le père qui ne voit plus sa fille), cet effet de miroirs et de psychologie de comptoir, accompagné d’une musique un peu épaisse, fait l’affaire pour peu qu’on aime les grands et beaux sentiments que l’on provoque avec des outils cinématographiques éculés et le plaisir de voir des stars réunies que l’on affectionne.
vincy
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