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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Quelques minutes après minuit (A Monster Calls)
Espagne / 2016
04.01.2017
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THE DREAMCATCHER
Ils sont nombreux ces films issus de la littérature jeunesse où un jeune enfant fuit sa réalité (divorce des parents, maladie, etc…) par la voie de l’imaginaire. C’est même sans doute la métaphore la plus éculée de ce genre d’histoires, et par conséquent des adaptations au cinéma. Finalement E.T. ou Peter Pan ou Le BGG ce n’est rien d’autre qu’un gamin qui s’échappe de ce sordide réel pour s’évader dans son propre monde.
Quelques minutes après minuit n’échappe pas à la règle et reproduit les codes du genre. Mais ici la fantaisie légère est délurée, le réalisme bien plus sordide que d’habitude (une mère pas loin de mourir) et la collision entre ces deux mondes rend certaines séquences profondément mélodramatiques, voire déchirantes. Intense, la fable est aussi sombre. Pas étonnant que le film soit produit par Guillermo Del Toro qui est un orfèvre dans ces cauchemars poétiques.
Ce film sur le passage – à l’adolescence, à la mort, à l’imaginaire – et sur la résilience (moins convaincant) est un conte spielbergien qui ne manque pas de caractère. Si le récit est convenu (disons que la métaphore est un peu évidente et le message un peu appuyé) et si la mise en scène efficace permet de tirer les larmes quand il le faut, c’est ailleurs que réside la magie de cette œuvre noire hybride.
Car la partie onirique est proprement stupéfiante d’inventivité, de beauté et d’effets visuels réussis. Précis et techniquement nickel, le film profite de ses audaces esthétiques et de sa richesse visuelle pour délivrer son message sur la transmission et l’accomplissement (deux notions liées l’une à l’autre).
C’est à la fois profond et sensationnel, intime et tragique, mélancolique et horriffique, nuancé et mû par la foi du premier degré. Si on ne devinait pas tant les intentions prévisibles de Juan Antonio Bayona, Quelques minutes après minuit aurait frôlé le chef d’œuvre, en étant à la fois bouleversant et universel.
vincy
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