Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 15

 
Dalida


France / 2016

11.01.2017
 



ON PEUT MOURIR DEUX FOIS

Le livre Bye Bye Bahia




"Tu peux descendre aussi vite que tu es montée!"


Ah la belle Dalida...on se demandait quand le grand écran allait en faire un long-métrage (un téléfilm signé France Télévisions étant déjà fait). Après Edith Piaf, le grand (et unique?) rôle de Marion Cotillard, Cloclo, Gainsbourg (et autres Coluche, Sagan, YSL, Coco Chanel) ou Johnny Cash, Ray Charles, Tina Turner et James Brown pour nos voisins américains, le cinéma n'attendait plus que ça... ou pas.

Le film Dalida pourrait être un clip de Mylène Farmer tant c'est formaté et attendu. La légende est décrite en surface et se complait dans le pathos de ses diverses tragédies, au point de finir par faire rire le spectateur qui finalement n'envie pas ces stars du show biz. Sa vie n'a pas été facile, au point de vouloir y mettre un terme régulièrement (jusqu'à la bonne) et cernée par des suicides (c'est simple son entourage se tuait comme on passe d'une chanson - oh la la trop de chansons! - à l'autre).


Laissez-moi me tuerrrrrrrrr

Le film se compose ainsi: un suicide, une chanson, un suicide, une chanson, quelques câlins sous la couette, un suicide, une chanson, des crises de larmes, un suicide, une chanson, etc. Nous finissons par en rire au lieu d'en pleurer. L'actrice (superbe) et la chanteuse (unique) méritait autre chose qu'un grand huit aussi systémique qui fait de ce biopic une des œuvres les plus morbides du cinéma, sans forcément apporter la moindre émotion.

Lisa Azuelos (LOL, Comme t'y es belle!) s'est allié au frère et ancien producteur de la défunte afin de mettre sur pied ce projet qui a mis du temps à arriver sur les écrans. Trop académique et mettant en avant des styles vestimentaires à donner un AVC à Christina Cordula (il n'est pas étonnant donc, que le générique de fin soit constitué de photos des vrais protagonistes, histoire de prouver aux spectateurs qu'ils avaient vraiment ce look, bientôt exposé au Musée Galliera à Paris), Dalida ne parvient pas à dépasser la petite histoire de potins lus dans un magazine à scandale malgré ses airs de film hagiographique voulant sanctifier la damnée (le suicide est prohibé par l'Eglise).
Loin davoir l'étoffe d'un long-métrage, Dalida reste une excellente compile puisqu'on y chante constamment (si vous n'êtes pas un fan de ses chansons autant passer votre chemin) où l'héroïne n'est qu'une icône parmi ses hommes, son public et son entourage (tout aussi dépressif et déprimant qu'elle). Une icône qui ne fait guère pleurer tant cela semble calculer (trop d'empathie tue l'empathie). A quand un film biographique qui s'affranchit des codes du genre (hormis Gainsbourg on voit pas)?

Saluons, tout de même la subtilité d'Azuelos qui montre la méchanceté (la jalousie?) des hommes envers les femmes puissantes dans une époque où une femme sans mari, sans enfant et riche pourrait être comparé à une catin. C'est cela qu'on aimerait voir: ce que traduisait si bien ses chansons, son désespoir, son insolence, son magnétisme, et même son sens de la provocation, elle qui chanta l'hymne des cougars avant même que le terme n'existe. Elle était la lumière, elle leur faisait de l'ombre. Las, le film croit s'acheter une honnêteté en la plaçant à contre-jour, un comble pour la Reine de la nuit. Car avec Dalida, les soirées télévisées étaient plus belles que nos jours. Elle demeurera dans nos cœurs, mais le film ne restera pas dans nos mémoires de cinéphiles
 
Cynthia

 
 
 
 

haut