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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Fleur de tonnerre
France / 2016
18.01.2017
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LA POISON
«- C’est bien, vous allez encore nous régaler Hélène. »
La plus grande tueuse en série de l’Histoire de France, l’empoisonneuse Hélène Jagado, a enfin son film. A partir du roman biographique de Jean Teulé, la cinéaste Stéphanie Pillonca-Kervern dresse un portrait fascinant mais ne parvient jamais à installer la tension nécessaire pour retenir notre attention.
N’est pas Chabrol qui veut. L’ouvrage est sensible, les paysages bretons enivrent, mais c’’st un peu trop classique pour nous emporter dans cette histoire atroce. Deborah François n’est pas en cause, parfaite de bout en bout. On a juste l’impression de voir un beau téléfilm, accumulant les images stéréotypées.
Surtout, on ne voit pas bien, hormis le récit d’une femme glissant dans une folie infinie, ce qui donnerait du relief à cette mise en scène assez plate. Fleur de Tonnerre semble un devoir appliqué avec un sujet à fort potentiel. Les ellipses rendent la narration bancale. La dramaturgie confuse empêche l’émotion d’éclore. Seuls les personnages au physique et au caractère bien trempés permettent de donner un peu de relief à cette œuvre un peu fade. On aurait aimé un venin plus corrosif ou un poison plus acide pour mettre en valeur la très belle prestation de son actrice principale et donner corps à l’un des plus passionnants faits divers du XIXe siècle.
En rejetant toute adhésion esthétique ou formelle à un genre – le drame social, le film noir, le polar ou même l’horreur – Stéphanie Pilloca-Kervern plante sa Fleur dans une parcelle de jardin où on ne la remarquera pas. Un comble pour un film qui cherche à faire le lien entre une femme qui cherche la lumière et le regard des autres.
vincy
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