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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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La communauté (Kollektivet)
Danemark / 2015
18.01.2017
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TOUS ENSEMBLE, TOUS ENSEMBLE
"On forme une communauté, on doit tout accepter des autres"
Après l'adaptation de Thomas Hardy (Dans la foule), Thomas Vinterberg est de retour avec un film autobiographique réjouissant et cruel sur l'une de ces communautés utopistes qui fleurirent dans les années 70 et où lui-même vécut une partie de son enfance. Présenté au Festival de Berlin 2016, La communauté, qui est adapté d'une pièce de théâtre du réalisateur lui-même, a reçu un prix d’interprétation féminine pour son actrice principale, Trine Dyrholm, qui est effectivement formidable en cinquantenaire brutalement rattrapée par le temps. Abandonnée pour une autre femme (son sosie, mais avec trente ans de moins), dépossédée de son travail, elle est comme chassée de sa propre vie, encombrée soudainement d’une liberté sans objet.
Mais si elle est indéniablement le pilier du film, c’est la communauté tout entière qui en est le personnage principal. Ce portrait de groupe permet au réalisateur d’observer les rouages d’un vivre ensemble joyeux, reflet de l’insouciance d’une époque. Avec humour et tendresse, il croque le grain de folie qui règne au sein de cette famille entièrement reconstituée, mais aussi la chaleur des échanges et la solidarité qui unit ses membres. Il suffit toutefois d’un petit grain de sable dans cette belle organisation pour que les beaux principes volent peu à peu en éclats. L’héroïne a beau vouloir rester fidèle à son idée de départ, elle s’enferme dans une situation intenable qu’elle est la seule à prétendre trouver normale.
Vinterberg s’en donne alors à cœur joie dans l’humour grinçant et le dynamitage en règle des idéaux outrageusement naïfs. Il peut même être impitoyable lorsqu’il s’agit de pousser les personnages dans leurs derniers retranchements ou de les placer brutalement face à leurs contradictions. L’utopie angélique, très peu pour lui, et même s’il ne nie pas les bons côtés de ce mode de vie communautaire, l’occasion est trop belle d’en faire une comédie ironique et noire qui se moque d’elle-même avec une gourmandise certaine. A quelques réserves près sur la dernière partie du film (un peu approximative), on lui emboîte gaiement le pas.
MpM
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