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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les Nouvelles aventures de Ferda la fourmi
/ 1977
08.02.2017
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LA PETITE BÊTE QUI MONTE
On avait redécouvert Ferda la fourmi sur les écrans français en 2016, avec le premier court métrage du programme un peu abusivement intitulé Ferda la fourmi. Cette fois-ci l'héroïne culte du dessinateur Ondřej Sekora revient réellement avec un moyen métrage toujours signé Hermina Tyrlova et qui lui est entièrement consacré. On saisit mieux à travers ces nouvelles aventures la portée politique et symbolique de cette héroïne joyeuse et dévouée, reine du bricolage, injustement pourchassée par une justice cruelle et aveugle, mais qui peut compter sur l'aide de ses amis pour s'en sortir.
Si la solidarité est clairement au centre du film, on retrouve également à plusieurs reprises le thème de l'injustice et celui de la mécanisation au service d'une rationalisation et d'une simplification du travail. Ferda a notamment l'idée d'utiliser l'énergie délétère de ses ennemis (ici une sorte de cancrelat hypocrite, une araignée malveillante dans un autre court proposé en début de programme) pour mouvoir les ingénieuses machines qu'elle a inventées. Pas très étonnant puisque le film date de 1977 dans la Tchécoslovaquie communiste, et que Ondřej Sekora lui-même avait rejoint le parti au milieu de sa carrière. Toutefois, l'effet n'est évidemment pas celle d'une propagande pro-communiste, mais plutôt d'une morale gentille sur l'amitié, l'entraide et les bienfaits d'une vie simple et joyeuse.
En terme d'animation, on est une fois de plus impressionnés par la virtuosité de Hermina Tyrlova qui donne vie avec beaucoup de fluidité et de fantaisie à ses nombreux personnages. Tous issus du monde des insectes, ceux-ci sont tour à tour charmants et effrayants, espiègles et cruels, ridicules et mignons. Un véritable ballet visuel qui, s'il n'est pas toujours très lisible en terme de sens, s'avère malgré tout un enchantement perpétuel. Peu importe si l'on n'identifie pas chacun des animaux représentés, cela permet au contraire de rompre avec tout semblant de réalisme, et de laisser l'imagination prendre le relais, comme par exemple lorsqu'une sauterelle devient une sorte de cheval magique, ou quand se profile le ballet nuptial des futures reines fourmis. Car on n'est clairement pas là pour prendre un cours de biologie, mais plutôt une leçon d'intelligence dans le domaine par ailleurs si contrasté du cinéma jeune public. MpM
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