Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Paris pieds nus


Belgique / 2016

08.03.2017
 



LA BALADE DES GENS HEUREUX





« Champagne… New York… Où est le bel homme ? »

Le duo Abel (Dom) et Gordon (Fiona), les Wallace & Gromit de l’humour belge, est de retour. Cela faisait six ans que la paire n’avait pas imaginé l’un de ses contes en absurdie. Ici Paris, sa Statue de la Liberté, la Seine (dans laquelle on plonge volontiers) et son cimetière. Le style n’a pas changé.

Minimaliste, il reste caustique, drôle, poétique, léger. Souris puisque c’est grave. Convoquant les influences du cinéma muet (Keaton, Lloyd, Chaplin), de Jacques Tati, du music-hall (avec cette séquence qui nous régale, entre Emmanuelle Riva et Pierre Richard), de la danse et de la comedia dell’arte (Dom n’est-il pas un Pierrot lunaire, clochard heureux et romantique ?), Paris Pieds nus ne surprendra pas les fidèles, et étonnera certainement les néophytes.

Car il n’y a rien de bien neuf chez Abel & Gordon. Une vieille fille naïve, bibliothécaire au Canada polaire, répond à l’appel à l’aide de sa vieille tante alzheimer qui vit à Paris. On suit ainsi ses mésaventures, véritable série de gags et de petites catastrophes. Si l’ensemble est bienveillant, cela n’empêche pas les auteurs de s’amuser avec la méchanceté (notamment cette oraison funèbre vraiment pas respectueuse).

Mais derrière cette fable virevoltante, où Paris semble petit pour ceux qui s’aiment d’un si grand amour, Abel & Gordon pointent leur caméras sur les vulnérables : les petits vieux qui n’ont plus toute leur tête, les SDF qui n’ont plus le droit de faire les poubelles, etc… La folie douce qui s’empare de tout le monde semble démontrer qu’on peut être heureux avec pas grand chose. Même si une coupe de champagne de temps en temps, ça fait du bien.

Le récit s’écoule ainsi comme un fleuve tranquille, avec ses quelques soubresauts (la maladresse de l’héroïne est remarquable pour créer des rebondissements), ses affluents plus tourmentés (des personnages pittoresques souvent), avant d’atteindre la mer et son horizon infini. Les récits s’entrecroisent pour passer d’un personnage à l’autre tout en expliquant les faits passés. Quiproquos et malentendus produisent une atmosphère de dérision, bien sûr un peu vaine, mais tendre et divertissante. Comme son titre l’indique, en référence à Pieds nus dans le Parc, il s’agit d’un hymne à la liberté. A croire qu’il faut faire un pas de côté, rester à côté de la plaque pour être heureux. C’est timbré, c’est imparfait, c’est délicat. Et c’est très bien comme ça. Une fois de plus, avec leur film, ils réussissent à nous donner de cet oxygène qui parfois rend hilare. Un air frais qui fait du bien en ces temps asphyxiants.
 
vincy

 
 
 
 

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