Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Fantastic Birthday (Girl Asleep)


/ 2015

22.03.2017
 



AU PAYS DES MERVEILLES






"C'est un royaume où tout peut arriver!"

Le ballet onirique et fantastique de Fantastic Birthday s'ouvre sur Greta (Bethany Withmore, étincelante), une jeune adolescente un peu perdue dans le tourbillon de la vie, et de sa rencontre avec Elliott (Harrison Feldman, touchant) un jeune garçon un brin excentrique. Si ce dernier semble aimer la vie, Greta, elle, survit difficilement dans cette adolescence qu'elle ne contrôle guère.

À l'approche de ses 15 ans, Greta est en dépression car elle ne veut pas quitter le monde douillet de l'enfance. Tandis que ses camarades de classe (dont trois filles qui donnent envie de foutre des baffes) parlent de garçons et de bisous avec la langue, la jolie gamine rêve avec sa boîte à musique, collectionne les chevaux en plastique et fabrique des cocottes en papier lorsqu'elle est stressée. Du coup, c'est littéralement l'apocalypse lorsque ses parents organisent une fête d'anniversaire et invite tout son collège à festoyer. Elle ne veut pas franchir le cap, cap magnifiquement bien représenté par une forêt angoissante: parce que quitter l'enfance c'est angoissant! Le grand soir, elle va basculer dans un univers parallèle légèrement effrayant où toutes ses peurs l'attendent de pied ferme. On se croyait chez Wes Anderson ou John Hugues, nous voici chez Spike Jonze et Michel Gondry.

Entre cette forêt effrayante, une jeune fille innocente et des personnages tous loufoques (un père déjanté qui se balade en short, une mère glaciale, une sœur absente et un beau-frère trop sexy et quelque peu Français), Fantastic Birthday aurait pu être le remake très moderne d'Alice aux pays des merveilles tout en étant un délire des réalisateurs cités plus haut. Mais c'est du côté de La belle au bois dormant qu'il faut regarder (Girl asleep est d'ailleurs le titre original). C'est une fable qui décape, légèrement dingo, un peu kitsch, complètement psychanalytique (Disney aura contribué à l'enrichissement des freudiens), bref drôle, réjouissant et original.

Complètement barrée et illustrée par une bande originale trépidante, cette aventure cinématographique n'en reste pas moins touchante et merveilleuse, mélancolique et pimenté, grinçant et inspiré. Disons simplement que nous aurions bien voulu voir un tel film quand nous avions 15 ans.


Véritable petit bijou, ce tendre conte australien émerveille, enivre et déroute. Une douce rêverie qui enseigne la vie! Il se dégage une fraîcheur qu'on n'est pas prêt d'oublier.
 
Cynthia

 
 
 
 

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