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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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A United Kingdom
/ 2015
29.03.2017
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LE DERNIER ROI DU BECHUANALAND
- Pas de Noirs, pas d'Irlandais, pas de chiens ?
- Vous avez les mêmes pancartes en Angleterre.
- Oui, je sais. Mais je ne pensais pas que tu en aurais dans ton propre pays.
Complètement passé inaperçu aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, le drame historique A United Kingdom sort aujourd'hui dans nos salles françaises. Le moment de lui faire honneur ? Ce serait bien mérité !
Roméo et Juliette des années 1940
Londres, 1947. L'héritier du trône du Bechuanaland (le futur Botswana), Seretse Khama, tombe amoureux de Ruth Williams, une Londonienne de 24 ans. Bien que tout les oppose, ils décident de se marier. Malheureusement, les lois anglais et sud-africaines posent problème. Surmontant obstacle après obstacle, leur amour change la face du Bechuanaland et inspire le monde.
Dès les quinze premières minutes, le ton global est donné. Seretse et Ruth ont beau être faits pour être ensemble, la suite de leurs aventures a peu de chance d'être un long fleuve tranquille. En effet, sous protectorat britannique, le Bechuanaland est régi par ses propres traditions et a fini par se conformer aux exigences des Anglais. Ainsi, difficile pour un couple mixte de se marier sans attirer l'attention et qui plus est d'habiter sous le même toit. Mais Seretse et Ruth bravent les interdits et se lancent dans cette grande aventure romantico-légale qui n'est pas sans rappeler celle de Loving de Jeff Nichols.
Bien évidemment, le film est jalonné de moments à la fois embarrassants et émouvants où la couleur de peau des deux protagonistes dérange. A Londres, Seretse a beau être un futur roi, il reste avant tout "un nègre". Et au Bechuanaland, Ruth demeure "la blanche" qui veut accéder au trône. Parfois prévisibles, les rebondissements d'A United Kingdom sont tout de même très captivants.
Politique politicienne
A la manière de la série The Crown (disponible sur Netflix), A United Kingdom montre les rouages et contradictions propres au gouvernement britannique lorsqu'il s'agit d'accepter la volonté de se marier de membres d'une quelconque royauté avec laquelle ils sont en affaires. Allant contre tout bon sens pour servir ses propres intérêts ou ne pas se contredire publiquement, l'administration anglaise fait ici figure d'opposante de taille. Inspiré de faits réels, A United Kingdom prend également le temps de montrer tout l'amour que Siretse et Ruth se portent mutuellement mais également l'importance qu'ils donnent à la famille de l'autre. Cela se traduit par des regards, des sourires et des actes manqués dans certains cas.
Et c'est dans un contexte de drame géopolitique que la relation que Siretse partage avec son oncle s'insère. Ce dernier a été le régent du pays en attendant que son neveu soit prêt à gouverner celui-ci. Malheureusement, conscient de la domination grandissante des Britanniques sur leur peuple, il ne peut passer outre la nationalité et la couleur de peau de Ruth. Dès lors, une question se pose : dans quelle mesure faut-il privilégier ses propres principes au détriment de l'intérêt général ?
Belle passion
Dans les rôles principaux, David Oyelowo et Rosamund Pike sont parfaits. Respectivement stars de Selma et Gone Girl, les deux acteurs trouvent ici un nouveau rôle à la mesure de leur talent. Modéré la plupart, leur jeu s'envole régulièrement, lors de scènes qui s'y prêtent et fortement espérées. Premier rôles, ils éclipsent le reste du casting (une bonne chose ici) sans jamais trop en faire.
Visuellement, A United Kingdom délivre tous les plans auxquels on peut s'attendre. Londres est grise, industrielle et morne tandis que le Bechuanaland regorge de paysages étonnants. Oeuvre d'Amma Asante, la réalisatrice qui nous a offerts Belle, A United Kingdom vaut le coup d’œil pour son duo d'acteurs principaux mais surtout pour sa manière de traiter les rapports compliqués entre l'Empire britannique et le Benchuanaland, un pays trop rarement mentionné. Sans être un must-see, A United Kingdom vous fera passer un très bon moment.
wyzman
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