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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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On l'appelle Jeeg Robot (Lo chiamavano Jeeg Robot)
Italie / 2016
03.05.2017
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SUPER-VOLEUR
"Il est trop fort sa race!!! C'est ce gars-là qu'il nous faudrait dans notre bande!"
Des super-héros là...des super-héros ici...entre DC et Marvel, notre cerveau est baladé de supers pouvoirs en forces extrêmes plusieurs fois par an. En tant que fan du genre cela n'est pas déplaisant de voir du collant moule bite, des muscles saillants et des fins du monde stoppés sans cesse à temps, mais lorsqu'on peut se délecter du genre tout en étant dans la rareté, c'est encore mieux.
Avec Deadpool, nous avions déjà frôlé l'anti superhéros mais sans aller en profondeur, avouons-le. Si le héros incarné par Ryan Reynolds bouscule les codes, il reste tout de même dans le cadre humoristique, potache même, et grand public. On l'appelle Jeeg Robot va où Deadpool aurait pu aller: dans le sérieux/drama-burlesque.
Voleur un peu gauche, Enzo Ceccotti se fait toucher par des produits radioactifs alors qu'il tente d'échapper à la police. Sa course-poursuite en plein Rome (somptueuse scène d'ouverture) se termine dans son lit à l'agonie. Couvert de transpiration, tremblant et vomissant nous nous sentons un peu nauséeux avant de le découvrir le lendemain matin en mode badass: un peu comme devant Tobey Maguire dans la première série de Spider-man (après la piqûre d'araignée, Peter avait passé une nuit agitée avant de se réveiller en mode beau garçon musclé et fort). Suite à cela, notre protagoniste italien développe une force impressionnante et décide de s'en servir pour... continuer à voler.
Entre deux pots de yaourt à la vanille et des pornos, notre "héros" va attirer les regards d'une bande de mafieux et rencontrer la douce et terriblement innocente Alessia qui va très vite le comparer au héros de l'animé japonais Jeeg Robot. Va-t-il s'adoucir pour les yeux et la naïveté de la belle ou va-t-il continuer à être ce qu'il est tout en évitant le psychotique "Gitan" (malade narcissique ressemblant au méchant de The Mask et qui souhaite avoir ses pouvoirs et autant de followers que possible sur le net).
On l'appelle Jeeg Robot plonge le spectateur dans un film de super-héros réaliste. Il n'y a pas de fin du monde ou de cape sur les épaules ou de masques mais juste un homme qui tente d'agir en conséquence avec les dons qui l'ont frappé. Drôle, touchant et prenant, le premier film de Gabriele Mainetti est vraiment réussi (et ce n'est pas son succès au dernier festival de Gérardmer et aux César italiens qui va nous contredire).
Avec son scénario original et ses acteurs talentueux, On l'appelle Jeeg Robot ne laisse pas indifférent, entre parodie d'un genre et néoréalisme italien revisité. Le film est un coup de poing violent au ventre qui vous file des papillons dans l'estomac, il est la douce sensation d'une première rencontre avec l'âme sœur quand on est fan de comics et une machine mélangeant tous les genres tout en étant assez inédit. Nous en sortons bluffé, amusé et nous en redemandons encore! De quoi en faire un film culte? Cynthia
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