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METAMORPHOSES
"T'aimes bien les carottes apparemment...
Departure ou le conte métaphorique d'Eliott, un jeune anglais à la recherche de sa propre identité et de ses désirs, débute dans la nuit noire. Nous y voyons à peine, comme lorsque l'on commence notre vie d'adulte.
Eliott passe ses jours à écrire, à fantasmer sur Clément le joli garagiste du village français où il se trouve avec sa mère, Beatrice. Le reste du temps il se balade laissant sa mère, elle-même en proie à une quête d'elle-même, faire du rangement dans leur maison de campagne. Le désordre est partout. Jusque dans les têtes.
Cette maison, symbolique de la vie de cette femme quittée par un homme perdu dans sa propre vie, est en perpétuel changement et semble contrôlée par la propre rêverie de son personnage principal.
Eliott voit ce qu'il veut voir et accepte ce qu'il veut accepter. En plein changement, il est une métaphore d'Ovide à lui tout seul. Lorsqu'il est persuadé que sa mère et lui ont écrasé un cerf, c'est tout simplement sa part d'enfance qu'il veut tuer. Lorsqu'il se laisse guider par ses envies et se livre à des plaisirs avec une carotte, c'est sa sexualité qu'il invite à s’épanouir. Sa mère, face à lui, a peut-être les mêmes désirs et les mêmes peurs que lui. Pourtant il ne le voit pas, ce qui offre une relation houleuse et en ébullition entre ces deux protagonistes.
Le film d'Andrew Steggall est un songe qui a des allures de peinture vivante. le film, sensible, même si inégal, est une quête de soi, à travers la mutation vers l'âge adulte, la prise de conscience de son corps, et donc de sa sexualité. L'innocence meurt pour faire place à autre chose. C'est un (nouveau) départ. Ces personnages dans ce quasi huis clos, au fin fond d'une campagne perdue en France révèlent les difficultés humaines à être soi-même, tout en acceptant l'autre.
Sorte de film sur le développement personnel - et quelque peu autobiographique pour son auteur - on se laisse séduire par la délicatesse et la joliesse de ce qui est suggéré. Un drame romantique, poétique qui avance doucement, peut-être trop quand on espère des pulsations et des élans. Entre fantasme et mélancolie, homoérotisme et mythologie, le comédien-réalisateur Andrew Stegall signe un film prometteur. Cynthia
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