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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Retour à Montauk (Return to Montauk)
Allemagne / 2017
14.06.2017
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A GERMAN MAN IN NEW YORK
«- L’Europe est une culture avant d’être une économie. Et c’est bien ce qui dérange les Américains. »
Retour à Montauk a l’air d’un vieux film. Un souvenir fantomatique ou un fantasme mal mémorisé d’un homme qui tente de retrouver le temps perdu. Malheureusement Volker Schlöndorff et son coscénariste l’écrivain Colm Tolbin nous ensablent dans un mélo grisâtre et sans nuances. Sans parler de la vanité prétentieuse de certains dialogues (« Tu rêves ta vie mais tu ne peux pas rêver à ma place »).
On pouvait espérer quelque chose avec ce monologue face caméra en prologue. Mais d’emblée, on comprend que le seul fil conducteur du film sera le regret. De quoi bien plomber l’ambiance. Trop littéraire et par conséquent assez pompeux, trop dramatique, et sans un gramme de dérision ou de passion, trop classique, le film nous perd assez vite, par désintérêt, indifférence, fadeur.
Malgré l’immense talent de Stellan Skarsgard et de Nina Hoss, on ne croit jamais à leurs personnages, trop stéréotypés. La faute à un scénario sans relief, où les personnages secondaires n’apportent rien et où les liens sont confus et distendus. Pourtant, le cinéaste tenait là un portrait de trois femmes new yorkaises formidable.
Même la réflexion sur le roman de cet écrivain allemand, « Le chasseur et la proie », tout un programme, entre fiction et autobiographie, tombe à plat. Tout est vague, peu inspiré. On se rajoute même du pathos avec la pauvre vie de cette avocate expat qui doit bien optimiser sa feuille d’impôts.
Difficile d’être en empathie avec un écrivain égocentrique et obsédé par un amour de jeunesse dont on ne saisit jamais l’intensité passée. La nostalgie est un poison. Ici le venin est soporifique. Sa hantise est trop spectrale pour nous toucher. La vision très binaire des hommes et des femmes (jusque dans leurs « fantasmes ») ne fait rien pour arranger.
Le règlement de compte semble sorti d’un vieux mélo des années 1950, sans aucune authenticité. A force d’éculer les clichés, le mentor goujat et sa « poupée » malheureuse n’ont plus qu’à baiser pour faire croire qu’il y a eu une flamme. Hélas, il ne reste même pas une petite braise allumée.
vincy
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