Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Cars 3


USA / 2017

02.08.2017
 



FAST AND SERIOUS





« Tu n’as pas cette route pour boire une pinte d’antigel ? »

Sortie de route pour Pixar avec ce Cars 3. Non pas que le film est raté. Un Pixar est toujours un modèle de perfection technique. Et ce Cars 3 est brillant côté carrosserie.

Alors que le premier Cars était un magnifique film rendant hommage à l’âge d’or hollywoodien, de John Ford à Howard Hawks, le deuxième empruntait une voie plus classique, à la Fast and Furious. C’était assez décevant. Cette fois-ci - manque d’inspiration ? – le film n’est qu’une histoire de transmission.

Ce passage de relais, où le talent et le don ont plus de force que les technologies (un comble pour un film qui ne croit qu’en ses prouesses techniques), c’est le vieux refrain : place aux jeunes ! « S’adapter ou mourir ».

Le souci principal est bien que la saga de Flash McQueen s’adapte à l’air du temps mais meurt artistiquement. Pour rester dans la course, Pixar déploie de grands moyens visuels, mais ancre son film dans un imaginaire si américain qu’il nous est indifférent. L’histoire est prévisible du top départ au finish. Et on n’éprouve pas grand chose pour les « personnages ». Les nouveaux n’ont pas le temps d’exister ou sont confinés à des stéréotypes. Les anciens sont connus jusqu’au moindre boulon.

Il n’y a plus l’aspect nostalgique du premier, ou même la frénésie du deuxième. On tourne en rond. Bien sûr, on se laissera séduire par le fait qu’une « femme » soit l’avenir de « l’homme ». En l’occurrence une bombe latine nommée Cruz, numéro 51 et de couleur jaune. Manque plus que le sponsoring de Pastis. Mais l’absence d’humour et la platitude des situations donnent l’impression d’être en pilotage automatique.

Même le second degré (notamment ce passage sur les produits dérivés : « J’avoue que j’ai du mal à m’imaginer comme une marque ») tombent à plat car il sonne faux. La franchise Cars existe au cinéma parce qu’elle est rentable en merchandising, davantage qu’au box office.

Avec cette histoire d’héritage au sens patrimonial du terme, on sent le requiem. Rouillée, la série aurait eu besoin d’un sérieux coup d’antigel. Ou pas. Car au final, le plus frappant est que ces courses de voitures semblent d’un autre temps.

A l’heure où l’on doit lutter contre le réchauffement climatique, où l’on envisage d’abandonner à moyen terme les énergies fossiles, où l’on râle contre ces sports polluants et friqués, est-il bien nécessaire d’héroïser des voitures de course ? On ne les suit plus vraiment à la télévision. Les petites voitures ont été remplacées par Mario Kart sur console. En résumé, Cars 3 est un chant du cygne pour une époque révolue où les personnages sont déjà comme des dinosaures.
 
vincy

 
 
 
 

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