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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Lola Pater
France / 2017
09.08.2017
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PATER NIÉ
«- J’aime toujours les femmes, je suis un hétéro devenu lesbienne. »
Nadir Moknèche n’est pas le premier cinéaste à mettre en valeur un transsexuel dans le cinéma français. Déjà dans Change-moi ma vie de Liria Bégéja, en 2001, des hommes qui se prostituaient, amorçaient leur transformation. Ironie, il y avait Fanny Ardant au générique.
On retrouve aussi l’actrice dans Lola Pater. Elle est Lola / Pater. On peut toujours critiquer le fait de ne pas avoir pris une véritable actrice trans. Mais en voyant Fanny Ardant, on ne regrette pas qu’elle incarne cette femme, père d’un jeune homme, Zino (Tewfik Jallab, très juste face au monstre sacré).
Car le sujet du film est bien la relation entre le fils et son père devenu mère. Par delà le message politique – il serait temps qu’on normalise la situation et qu’on donne la juste visibilité des transsexuels – on touche ici à l’intime, à la relation à l’autre qui n’est plus le même autre.
Nombreux sont les films américains qui abordent la question depuis longtemps (et on s’étonnera toujours du retard du cinéma européen sur le sujet). Ce qui fait la différence entre un film américain, qui est culturellement politiquement correct, et est que ça ne va pas forcément pas de soi, même en ayant l’esprit ouvert.
Mais c’est aussi toute la limite de ce récit d’apprentissage assez prévisible (du rejet à la tolérance). C’est parfois laborieux ou naïf, selon. C’est bizarrement l’humour qui sauve le film et la sensibilité palpable, qui, avec Fanny Ardent, peut devenir bouleversante. On aurait aimé que le réalisateur aille plus loin sur l’image du père et donc le rôle du mâle dominateur, du patriarcat (notamment parce qu’il s’agit ici d’un père arabe à l’origine), du genre inné ou acquis. D’autant que Zino est un parfait stéréotype du système (belle copine, jolie moto, ou l’inverse).
Il a préféré opter pour une fable sympathique et très bien jouée.
Finalement, ce qui nous emporte est ailleurs. Zino a perdu sa mère au début du film. Il est parti retrouver un père. Il a gagné une seconde mère. Le mélo s’offre ainsi une issue qui pourra être acceptée par tous. Si Lola Pater a un mérite, c’est bien de vaincre les préjugés.
vincy
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