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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le Sens de la fête
France / 2016
04.10.2017
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UN MARIAGE, QUELQUES ENTERREMENTS ?
"C'est un mariage, pas une kermesse !"
Les cinéphiles le savent, ce mercredi 4 octobre 2017, il n'y aura que deux survivants au box office français : Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve et Le Sens de la fête du duo Toledano/Nakache. Le premier est pour les amateurs de science-fiction nostalgiques et technophiles quand le second célèbre le rire ensemble si bon et si français. Explications.
Le plus beau jour d'une vie
Max est un traiteur expérimenté. Pour le mariage de Pierre et Hélèna dans un château du XVIIe siècle, il se charge de l'organisation, recrute serveurs, cuisiniers, plongeurs, photographe, orchestre et choisit la décoration florale. Mais comme le plus beau jour d'une vie peut aussi être le pire, il va aller de déconvenues en catastrophes tout en tentant de garder le sourire face à ses clients. Un exercice plus périlleux qu'il n'y paraît…
Comme souvent dans les films d'Eric Toledano et Olivier Nakache, tout se fait vite, les répliques fusent et il faut suivre. C'est sans doute le premier (et seul) reproche que l'on fera à cette comédie qui fait un bien fou. Eh oui, trois ans après le (trop ?) social Samba, les deux amis nous reviennent par la grande porte et signent un film non pas indispensable mais dont on ressort lessivé tant on rit.
Film choral, Le Sens de la fête réussit l'exploit de parfaitement gérer ses personnages, d'explorer suffisamment le rôle de chaque individu nécessaire à la réussite d'un mariage aussi coûteux. Tout cela sans jamais négliger Max, le rôle principal. Car c'est grâce à et avec lui que le spectateur découvre l'envers du décor de ce type d'événement. Concentré sur les 24 heures entourant l'épisode le plus important de la vie Pierre et Hélèna, Le Sens de la fête ne manque pas de rythme. Et si certains crieront à l'enchaînement de scènes plus grosses les unes que les autres, nous leur répondrons simplement qu'avec les deux scénaristes-réalisateurs de Nos jours heureux et Intouchables, plus c'est gros, plus ça passe !
Le rire pour tous
Porté par un Jean-Pierre Bacri au sommet de son art, Le Sens de la fête peut également compter sur des seconds rôles passionnants. Eye Haidara incarne ici Adèle, la manager des serveuses aux nerfs fragiles et au langage cru qui doit faire face à un DJ James insupportable comme Gilles Lellouche sait si bien l'être. Jean-Paul Rouve se la joue vieux photographe complètement passé à côté de sa vie pendant qu'Alban Ivanov donne vie à un serveur affreusement sot. A côté de ce beau monde, impossible de ne pas évoquer l'adorable Kévin Azaïs, gendarme la semaine, serveur le week-end ainsi que William Lebghil, particulièrement beau et crédible depuis qu'il ne joue plus les souffre-douleurs dans le Soda de Kev Adams.
Tous ensemble ils forment un casting hétéroclite et incroyablement réussi, cohérent. Ils nous racontent comment le plus beau des mariages peut se transformer en véritable Titanic - avant de virer dans la bonne direction ? Très bien écrit, Le Sens de la fête dispose de dialogues dont seuls Eric Toledano et Olivier Nakache ont le secret et regorge d'instants où les sentiments et les émotions font voir le meilleur de ces personnages black-blanc-beur. Les situations et les personnages sont dans l'hyperbole mais le plaisir est là, intacte. Et pendant un instant, on se surprend à rêver que le mariage de Pierre et Hélèna soit un jour le nôtre.
Authentiques et impliqués, Eric Toledano et Olivier Nakache réalisent ici ce qui pourrait devenir la meilleure comédie française de l'année. Culotté et festif, Le Sens de la fête contient tout ce que le duo fait de mieux : des personnages haut en couleur mais attachants, des situations inimaginables mais vraisemblables, des séquences où le social se glisse subtilement dans l'intrigue et un dénouement qui nous donne envie de reprendre une place. Bref, c'est une réussite !
wyzman
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