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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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L'école buissonnière
France / 2017
11.10.2017
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Aventure champêtre en Sologne
Paul (Jean Scandel) a toujours vécu dans un orphelinat de la banlieue parisienne. Un jour de 1930, le jeune garçon est confié à Célestine (Valérie Karsenti) et à son mari Borel (Eric Elmosnino), garde-chasse d’un grand domaine en Sologne, propriété du comte de la Fresnaye (François Berléand). Renfrogné, toujours sur ses gardes, Jean s’ouvre peu à peu à cette nouvelle vie campagnarde. Il fait la connaissance de Totoche (François Cluzet), un braconnier un peu bougon qui lui fait découvrir les secrets de la nature environnante et des animaux qui la peuplent. Jean apprendra aussi qu’il n’est pas venu dans cette région par hasard…
Aventurier, photographe et réalisateur de plusieurs longs-métrages, dont Le dernier trappeur (2004) et Loup (2008), Nicolas Vanier se présente comme un « ambassadeur de la nature ». Il apporte sa contribution à la défense de l’environnement en intervenant dans des écoles, lors de conférences ou encore en conseillant des entreprises. L’homme a de quoi raconter. Il a participé depuis 30 ans à une vingtaine d’expéditions dans le Grand Nord, notamment en Alaska, au Canada, en Laponie et en Sibérie. Il a aussi publié une cinquantaine de livres, des récits de ses voyages, mais aussi des romans de fiction, comme Le Grand Brame. L’action de cet ouvrage se déroule en Sologne, où le réalisateur a passé son enfance et où il vit aujourd'hui.
Pour tourner L’Ecole buissonnière, il s’est inspiré de ce livre, mais aussi de l’œuvre de Maurice Genevoix Raboliot, La dernière harde) et d’Alain Fournier (Le grand Meaulnes). Il a réuni de nombreux figurants solognots, ainsi qu’une belle brochette d’acteurs, convaincants, de François Cluzet à Eric Elmosnino, en passant par François Berléand, Valérie Karsenti et Laurent Gerra. Quant au jeune Jean Scandel, sélectionné parmi 2.000 jeunes garçons qui ont passé un casting national, il incarne avec justesse le petit orphelin.
Certains personnages sont malgré tout un peu caricaturaux, et le scénario assez classique, mais L’école buissonnière exalte de belles valeurs, comme la solidarité et l’importance de respecter la nature. Pour Nicolas Vanier, « Le monde tel qu’il est aujourd'hui n’est plus vivable, ne serait-ce que pour les questions environnementales. Nous consommons plus que ce que la terre produit et nous émettons plus de gaz carbonique que ce que la terre est capable d’absorber. Nous sommes donc en faillite et nous devons changer de cap».
La musique, signée Armand Amar (lauréat du César de la meilleure musique de film pour Le concert en 2010), les décors et les costumes, qui nous replongent dans les années 1930, contribuent à la réussite de ce film tourné en Sologne dans des paysages superbes, avec de magnifiques photos d’animaux sauvages.
Pierre-Yves Roger
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