|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
|
|
|
Thor: Ragnarok (Thor 3)
USA / 2016
25.10.2017
|
|
|
|
|
|
IL FAUT SAUVER LE GLADIATHOR
"Il s'est passé tellement de choses depuis notre dernière rencontre..."
Après les résultats décevants de Thor : Le Monde des ténèbres et les critiques parfois assassines qui allaient avec, la franchise Thor était en danger. Mais bien ancré dans le Marvel Cinematic Universe, le héros asgardien méritait bien un dernier (?) volet pour remettre les compteurs à zéro.
Dix-septième film du MCU (Marvel Comics Universe), Thor : Ragnarok avait la pression. Après l'entrée réussie des petits nouveaux (Ant-Man, Les Gardiens de la galaxie, Doctor Strange, Spider-Man : Homecoming), la franchise avait besoin de redorer son blason, de trouver son public et de tenter d'apporter quelque chose de supplémentaire aux Avengers. Et c'est plutôt réussi. Pendant 2h11, Chris Hemsworth donne de sa personne pour illuminer ce personnage sombre et complexe dès lors qu'il ne joue pas la carte de l'humour.
Mort et renaissance
Pour sauver Asgard, Thor doit lutter contre le temps afin d'empêcher l'impitoyable Hela d'accomplir le Ragnarok - la destruction de son monde et la fin de la civilisation asgardienne. Mais pour y parvenir, il va d'abord devoir mener un combat titanesque de gladiateurs contre celui qui était autre fois son allié au sein des Avengers : l'incroyable Hulk.
Débutant avec la mort d'Odin (vous l'avez compris, il n'était pas mort à la fin de Thor : Le Monde des ténèbres), ce troisième volet tente de cerner des thèmes forts tels que l'héritage, la vengeance et le sacrifice. Et pour cela, quoi de mieux que d'ajouter une demi-sœur à Thor, campée par une Cate Blanchett plus charismatique que jamais... Si les premières photos du personnage de Hela nous avaient laissé perplexes, force est de constater que le résultat est à la hauteur de nos attentes et qu'encore une fois, l'actrice oscarisée peut faire passer n'importe quelle émotion avec un simple sourire.
Un peu caricaturale, Hela permet surtout de donner plus d'épaisseur à Odin. A côté de cela, la renaissance de cette guerrière maléfique aide au rapprochement de Thor et Loki, le tout aboutissant à une scène d'une tendresse folle et que l'on ne pensait pas voir dans un Marvel.
Wannabe Gardiens de la galaxie
L'un des principaux défauts de Thor : Ragnarok c'est bien évidemment son envie trop visible de se démarquer des deux premiers volets. Si le premier était shakespearien, le second a laissé beaucoup de fans sur leur faim. Dès la séquence d'introduction, le message est donc clair : Thor : Ragnarok doit faire rire. Les phénomènes Gardiens de la Galaxie et Deadpool sont passés par là. Et à de multiples occasions, le spectateur a le loisir de glousser voire carrément de ricaner. Mais une fois le film terminé ne reste que cette sensation que l'on nous a fait rire mais que l'essentiel a été négligé.
Mais, à l'inverse des Gardiens de la galaxie, Thor : Ragnarok finit par oublier le fond. Thor doit se muer en roi et en véritable dieu du tonnerre s'il ne veut pas perdre son peuple à jamais. Mais on le voit plus souvent se chamailler avec Hulk et Loki qu'évoluer en profondeur. Et à ce niveau-à, les deux premiers volets n'ont donc servi à rien puisque son arrogance et sa témérité sont ses plus gros traits de caractère. Et même une nouvelle coupe de cheveux franchement badass n'a rien pu faire contre cela.
Bien évidemment, il convient de noter le travail démentiel que Taika Waititi a fourni ici. Le réalisateur néo-zélandais des séries Flight of the Conchords et The Inbetweeners a rendu Thor pop et frais mais surtout coloré. Car c'est finalement ce que la plupart des enfants retiendront : Thor : Ragnarok est un film plein de couleurs, où stylistes, designers et architectes se sont donnés à cœur joie et où tout peut exploser à tout moment. Relativement frais, ce blockbuster est doté d'une bande originale qui n'est pas sans rappeler celle des Gardiens de la galaxie, en un peu plus prévisible.
Un Marvel peut en cacher un autre
Comme nous nous en doutions, le studio qui nous a apporté Iron Man et Captain America n'a pu s'empêcher de faire aller et venir les personnages de son univers. Outre le cameo habituel de Stan Lee, il nous faut comprendre l'apparition soudaine de Doctor Strange, l'apport scénaristique représenté par Hulk et les liens possibles avec Black Panther, le prochain film du MCU, et Avengers : Infinity War. Comme si cela ne suffisait pas, le spectateur est également contraint de faire avec un joli paquet de nouveaux personnages.
A commencer par Valkyrie, un rôle féminin extrêmement fort et campé par la géniale Tessa Thompson. Vient ensuite le Grand Maître, un homme très original et dont l'humour pourrait nous manquer. Sans parler de Skurge l'Exécuteur, un rôle secondaire qui apporte au début du film une fraîcheur franchement déconcertante. Enfin, impossible de ne pas mentionner Korg, un être de pierres joué par Taika Wititi himself. Drôle et sympathique, le personnage se mue volontiers en symbiose de… Groot er Rocket des Gardiens de la galaxie !
Mais en fin de compte, que faut-il vraiment retenir de ce troisième volet ? Eh bien tous les caps franchis. Pour la première fois, le MCU se dote d'un personnage majeur queer en la personne de Valkyrie. Viennent ensuite les fesses de Hulk qui devraient faire parler pendant un moment. Tout comme le torse de Chris Hemsworth qui, quoi qu'on en pense, est l'un des plus beaux spécimens présents sur grand écran. Enfin, malgré des dialogues qui n'en finissent parfois pas, un scénario manichéen (la méchante doit mourir sinon ce n'est pas fini), on parlera encore longtemps de la pièce de théâtre de Loki qui offre des caméos de Liam Hemsworth (en acteur interprétant Thor) et Matt Damon (en acteur interprétant Loki).
Plus drôle que les deux premiers volets, Thor : Ragnarok dispose d'une énergie folle et d'une véritable vision. Sans révolutionner les blockbusters, le film de Taika Waititi demeure un très bon divertissement !
wyzman
|
|
|