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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Plonger
France / 2017
29.11.2017
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CHRONIQUE D’UN NAUFRAGE ANNONCÉ
"- Tu veux des enfants ?
- Non, mais je veux du vin !"
Pour son quatrième long métrage, Mélanie Laurent, dont on avait tant aimé Respire et Demain, adapte le roman à succès Plonger de Christophe Ono-dit-Biot, grand prix de l’académie française en 2013. Au programme, une folle et intense histoire d’amour, mais aussi une histoire d’emprise, de maternité et d’inquiétude.
L’ouverture du film fait très peur, et instaure un style visuel qui dissimule mal les difficultés qu’a Mélanie Laurent à mettre en scène cette passion inexpliquée (et légèrement incompréhensible, tant le personnage masculin incarné par Gilles Lelouch est odieux, caricature de mâle alpha qui empêche sa compagne de s’éloigner, et lui fait un enfant pour mieux la retenir) : scènes courtes mêlées, son décalé, mélange de plans idylliques qui sont censés donner à voir ce qu’est la relation entre les deux personnages… Elle utilisera à nouveau le procédé pour une autre rencontre, plus tard dans le film, mais trop schématiquement, sans réellement approfondir l'effet durable que cela produit sur la jeune femme.
On s’intéresse, pourtant, au personnage de Paz, à ses doutes et à sa fragilité. En tant qu’artiste obsédée par les rivages, mais aussi en tant que femme qui ne se résout pas à rentrer dans le rang. C’est bien elle, merveilleusement interprétée par la formidable actrice Maria Valverde, qui porte le récit. Son angoisse face à la maternité, son impossibilité à se vivre pleinement comme mère, son refus de renoncer à son art et son identité, même s’ils sont seulement esquissés, livrent les scènes les plus fortes du film. D’autant que le sujet, tabou, est trop rarement évoqué au cinéma.
Mais si Mélanie Laurent est une femme (cela se sent d'ailleurs dans le regard complexe qu'elle porte sur son héroïne), l’auteur du roman est lui un homme, et l’intrigue se resserre donc nécessairement autour du personnage masculin, lancé dans une enquête aussi vaine que mélodramatique. On avait été naïf de croire que Paz était le vrai sujet du film. C'est son compagnon, sa douleur et son incompréhension, qui sont en réalité au cœur de l'histoire. Dommage, car c’est à la seconde où la jeune femme disparaît de l’écran que le film passe de maladroit à franchement indigeste. Sans elle pour transcender le récit, on se désintéresse totalement des gesticulations interminables de Gilles Lelouch, de la maladresse de ses "investigations", des séquences sous-marines répétitives et sur-signifiantes... sans parler de la mollesse de l'ensemble. Ce qui ne laisse pas grand-chose à repêcher de ce naufrage cinématographique.
MpM
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