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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Last flag flying
USA / 2017
17.01.2018
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MANHOOD
"On doit être la seule force d'occupation qui s'attend à être aimée."
Richard Linklater revient avec un film en demi-teinte qui embrasse dans un même élan la nostalgie du temps passé, l’histoire mouvementée des États-Unis et la camaraderie sincère de ceux qui ont partagé une guerre. Reposant presque entièrement sur son formidable trio d’acteurs (Bryan Cranston, Laurence Fishburne et Steve Carell, auxquels il faut ajouter le jeune J. Quinton Johnson) et sur des dialogues qui alternent humour et réflexions bien senties sur l’Amérique et ses contradictions, Last flag flying est une œuvre d’emblée classique au sens le plus noble du terme.
Il dresse bien sûr un portrait doux amer du début des années 2000, entre innocence perdue (la scène où les vétérans achètent leur premier téléphone portable est aussi drôle que touchante) et sentiment d’un éternel recommencement (à travers le parallèle entre Guerre du Vietnam et guerre d’Irak). La charge contre l’armée est plus fine qu’il n’y parait, dirigée principalement vers les dirigeants sans âme et tous ceux qui profitent du système. Les hommes, eux, ne sont jamais remis en cause dans leur désir d’agir pour le bien commun, ni dans leur sincérité. Car ce que brocarde Richard Linklater, c’est justement l’instrumentalisation de cette sincérité, et son dévoiement par une poignée d’individus cyniques. Il livre ainsi un film d’une grande simplicité scénaristique, en apparence mineur, qui dessine en creux un portrait fort et bouleversant d’une certaine Amérique post 11 septembre.
MpM
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