Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Non


France / 2017

31.01.2018
 



LES COMBATTANTS





« Bruno, il a juste foncé dans le mur »

Pour parler de leur film, Eñaut Castagnet et Ximun Fuchs déclarent : c’est « comme si une civilisation qui perd son humanité n’avait plus qu’une seule alternative crédible à son agonie : le n’importe quoi. Une manière d’exprimer sa liberté avec la joie d'être toujours vivants », et c’est par ce prisme qu’il faut voir Non, farce sociale tragique qui observe ce moment émouvant et terrible où les êtres dérapent et lâchent prise. Ici, les personnages optent pour le refus brut, fulgurant, d’une compromission de plus, et tombent dans la violence. Ils pourraient aussi bien (dans une autre société, un autre temps, d’autres circonstances), tous s’assoir autour d’une table, un verre à la main, et refuser d’en bouger. Le résultat, et le message, seraient les mêmes. La dénonciation sourde d’un monde qui a perdu tout bon sens.

Alors bien sûr il y a des maladresses, des outrances, des longueurs. Du « n’importe quoi ». A l’image de la vie, qui parfois bégaie ou s’étire, Non emprunte des chemins de traverse, veut dire trop de choses, développe de nombreuses sous-intrigues. Mais il le fait avec une énergie folle, jusque dans sa mise en scène (ah, le plan séquence d’ouverture !) et sa musique à la fois enlevée et puissante. On est conquis par la force du propos social qui n’oppose pas frontalement les individus, mais les réunit dans un même carcan de frustrations et d’obstacles, où la violence sociale, propre et bien élevée, s’avère bien plus pernicieuse et cruelle que la violence physique.

Sans surprise, le constat est plutôt pessimiste. Ce sont principalement les faibles et les laissés pour compte qui s’entretuent. Mais le film lui-même, dans son économie et son mode de réalisation, vient justement contredire ce propos, en prouvant qu’il est possible de réaliser un film avec peu d’argent mais beaucoup d’entraide et de solidarité. Ce sont en tout plus de 500 personnes qui ont en effet travaillé sur Non, notamment les habitants de Capdenac qui ont été partie prenante de l’aventure. L’humanité que les personnages cherchent tout au long du récit à sauver, voire à retrouver, s’est ainsi exprimée dans la réalité, autour du projet, donnant à chacun la conviction qu’il est possible d’agir, à son niveau, à son échelle, et avec ses propres moyens. En cela, Non évoque un autre conte social jubilatoire à l’énergie communicative, Merci patron. Vous reprendrez bien une part d’espoir ?!
 
MpM

 
 
 
 

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