Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 57

 
Criminal Squad (Den of Thieves)


USA / 2017

21.02.2018
 



MICHAEL MANN MEETS BRYAN SINGER





"On n'a pas affaire à des voleurs ordinaires, les mecs."

Que se passe-t-il lorsque le scénariste d'Un homme à part et La Chute de Londres se lance dans la réalisation ? Réponse : du grand cinéma d'action !

A fond la caisse

Un groupe de braqueurs décide de s'attaquer à la réserve fédérale américaine, la seule banque n'ayant jamais été cambriolée. Mais leur plan est perturbé lorsque leur route croise celle de Nick Flanagan, un policier aux méthodes bien particulières. Dès lors, une folle course-poursuite s'engage entre braqueurs et traqueurs.

Au premier abord, Criminal Squad n'a rien de révolutionnaire. Mais dès les premières minutes, le spectateur est happé par cette histoire complètement dingue dont le pitch tient sur quelques lignes mais est doté de rebondissements hors du commun et plus que bienvenus. Il y a ainsi d'un côté Ray Merrimen (Pablo Schreiber) et Donnie Wilson (Curtis "50 Cent" Jackson), des braqueurs un peu barjots mais finalement très consciencieux. Et de l'autre côté, Nicki Flanagan (Gerard Butler), héros costaud, violent et antipathique qui n'est pas sans rappeler Vic Mackey, le personnage principal de la série The Shield.

Rongé par ses vices (alcool et femmes), Nicki Flanagan fait son possible pour mettre la main sur l'équipe de Merrimen. Pour cela, il décide de s'attaquer au maillon faible, un certain Donnie Wilson. Très vite, il semble évident que seul l'un des camps finira par en réchapper. Surtout lorsque le gang se met en tête de s'offrir le plus gros coup de sa carrière. Un pari risqué et une atmosphère anxiogène dans un Los Angeles filmé avec dureté, loin des collines de Hollywood et du bling bling qu'on lui attribue souvent.

Scènes de braquage, suspense haletant, course-poursuite effrénée, le réalisateur et co-scénariste Christian Gudegast se fait ici plaisir et ravit son spectateur. Intimement convaincu de faire autre chose qu'un énième film de braqueurs, il parvient même à développer la psychologie de ses personnages principaux à travers des séquences affreusement dures ou extrêmement comiques. Si ces quelques passages permettent de calmer le jeu et de poser les bases de ce qui s'annonce comme une chasse à l'homme (pour ne pas dire un bain de sang), Christian Gudegast ne perd jamais de vue le principal : la confrontation d'hommes qui se ressemblent tellement qu'ils finissent par se détester.

Un film de mecs

Parce que c'est avant tout là que réside l'intérêt premier de Criminal Squad. Les personnages féminins se font rares et sont souvent secondaires (malgré une excellente performance Dawn Olivieri en femme de flic trompée) car le regard du réalisateur est avant tout porté sur tous ces gros bras qui préfèrent frapper puis écouter. Tous éprouvés par la vie, ils ont fait et continuent de faire des choix douteux. Soudés et drôles, les "méchants" finissent par nous attendrir quand ceux placés du "bon côté" de la barrière sont loin d'être exemplaires.

Loin d'être subtil, Criminal Squad se regarde comme ce qu'il est vraiment : un film de série B plus impressionnant et marquant que prévu. Marketé pour plaire aux fans de Gerard Butler (plus impressionnant ici que dans ses précédents films) et le rappeur 50 Cent, Criminal Squad fait émerger des acteurs au talent certain. On pense notamment à Pablo Schreiber, le demi-frère de Liev Schreiber connu pour son rôle de "Pornstache" dans Orange Is the New Black, et O'Shea Jackson Jr., l'une des révélations de NWA : Straight Outta Compton.

Grâce à un retournement de situation presque imprévu mais complètement délirant, Criminal Squad s'achève sur une excellente note qui ne fait que rehausser l'ensemble. Les plus cinéphiles d'entre nous y verront des parallèles évidents avec les films de Michael Mann (Heat, Miami Vice) et de Bryan Singer (Ennemi Public, Usual Suspects) quand les autres trouveront en Criminal Squad, la suite parfaite de The Town de Ben Affleck.
 
wyzman

 
 
 
 

haut