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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le jour de mon retour (The Mercy)
Royaume Uni / 2017
07.03.2018
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PRENDRE LE LARGE
«- Les rêves engendrent l’action.»
Les histoires vraies finissent mal en général. C’est évidemment le cas avec Le jour de mon retour (au titre anglais plus subtil The Mercy). Cela fait parfois de très grands films, à condition d’être infidèle (tout en restant loyal). Mais la plupart du temps ce sont d’honnêtes téléfilms - l’esthétique cinématographique et la narration sont imprégnées de l’influence télévisuelle – avec un casting de cinéma.
Certes, le film de James Marsh restitue très bien l’Angleterre de la fin des années 1960, comme de vraies cartes postales vintage. Rachel Weisz et Colin Firth font leur job, sans qu’ils n’aient beaucoup à forcer leur talent. L’histoire fait une série d’allers-retours entre terre ferme et vaste océan, sans se soucier d’une quelconque progression émotionnelle (tension ou folie, euphorie ou tragédie).
Pourtant il y avait une sacrée matière, avec l’histoire de Donald Crowhurst, ingénieur passionné de voile qui décide d’entreprendre un tour du monde en solitaire. Son rêve va l’obliger à pactiser avec le diable – son sponsor. Il est condamné à revenir de son périple. Sinon, sa maison et son entreprise seront saisis. Ce sera la ruine en plus du déshonneur.
Le marin mal préparé, ambitieux tout autant qu’audacieux, va être confronté à plusieurs dilemmes une fois largué dans le grand large, cet océan terrifiant. De son constat d’échec au premier mensonge public, de sa résignation à la démence, le « tricheur » considéré comme un héros dans son pays est confronté à lui-même. Seul face à lui-même. Or, le film ne va jamais assez loin dans cette introspection, illustrée par des vignettes / scénettes trop furtives pour nous embarquer dans cette spirale infernale qui va le couper du monde.
Trop attaché à raconter l'intégralité de cette histoire longuette avec un découpage noyant toute dramaturgie, plutôt que de préférer un point de vue, le réalisateur n’a pas l’audace de son héros. Il délivre un drame convenu, assez apathique : on ne ressent ni la solitude aliénante de ce bon père de famille ni le désœuvrement incompris de son épouse. Du défi bien dessiné aux diverses décisions qui lui succèdent, on regarde cette « belle » histoire dont la « morale » reste confuse. Les risques et sacrifices en valent-ils la peine ? Faut-il enfouir ses rêves ? On ignore ce que le film veut nous dire. On peut y voir un acte de bravoure, narcissique et égotique. Ou un calvaire sans fin.
Le jour de mon retour est un film sur la dissimulation ponctué d’hallucinations. Mais on n’y voit qu’un péché d’orgueil où, une fois de plus, la femme est victime. Peut-être qu’il était là le grand film : non pas en suivant un affabulateur égoïste mais en regardant cette « Pénélope » attendant son « Ulysse », et qui ne le voit jamais revenir.
vincy
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