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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Pacific Rim Uprising
USA / 2018
21.03.2018
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TOKYO DRIFT
« Moi je suis pas mon père .»
Après la tentative de Guillermo del Toro de réaliser une sorte de Godzilla (façon Transformers) il y a cinq ans, il était difficile d’imaginer une suite : le film avait été un échec financier sur le territoire américain, un flop en Allemagne et en Italie, un semi-échec en France et au Royaume Uni. Mais voilà : Pacific Rim a été largement rentabilisé grâce à ses cartons en Chine (111M$ de recettes, soit plus qu’en Amérique du nord), en Russie, en Corée du sud, au Mexique, et au Japon.
Une suite est enclenchée. Del Toro reste à la production. On fait appel à Steven S. DeKnight, surtout connu pour ses activités de producteur de séries, pour filmer cette guerre de robots. Si le scénario – prévisible- est plus limpide, la mise en scène est d’une platitude insipide.
Pacific Rim Uprising corrige quelques défauts du premier film, sans révolutionner la franchise, qui reste une World War de série Z à prendre au premier degré. Les Chinois prennent de l’importance (ils sont même au cœur du récit) puisqu’ils sont le premier public. Les Américains restent quand même les vedettes (et parler le mandarin leur paraît incongru). Les combats sont mieux mis en scène, bénéficiant de larges plans d’ensemble.
En prenant le héros afro-américain de la nouvelle trilogie de Star Wars, John Boyega, et une adolescente tête brûlée, Cailee Spaeny, comme protagonistes principaux, ce deuxième volet surfe sur la tendance hollywoodienne donnant le beau rôle aux minorités et aux femmes. Les nouveaux rebelles face au réveil des forces obscures. Voilà pour l’affichage, qui, reconnaissons-le, est plus acceptable dans un monde cosmopolite américano-asiatique. Les personnages restent stéréotypés, sans réelle originalité, et leurs destins sont vite anticipés. On sait rapidement que celle-ci va mourir (sinon le scénario n’avancerait pas) ou que celui-là n’a pas d’importance (donc il peut mourir).
« Elle a osé m’hologrammer!»
Contrairement au précédent film, ce deuxième opus alterne de manière plus fluide les séquences d’explication et les scènes d’action. Il s’offre même un petit résumé de la situation en prologue. L’épilogue est vite bâclé avec une improbable bataille de boules de neige. C’est ce qui peut faire le charme de cet épisode : ils joue davantage sur l’humour basique de sitcom, ce sens de la dérision qui fait que rien n’est vraiment sérieux.
Avec quatre scènes de combats épiques (de Sydney à Tokyo en passant par la Sibérie), Pacific Rim Uprising remplit son contrat. Pour le trip, on repassera. Malgré le potentiel freudien et neurologique qu’offrent les Jaegers, il est exploité comme un simple gadget de science-fiction. Malgré cette unité mondiale utopique (l’ennemi n’est plus une nation mais une espèce extra-terrestre), il n’y a aucun enjeu politique (d’ailleurs, signe des temps, c’est une entreprise privée qui contrôle la sécurité de la planète). Malgré les traumas de la guerre d’il y a « dix ans », il n’y a aucun enjeu psychologique réel ou ressenti. Et si le twist concernant le/la véritable vilain/vilaine est plutôt bien trouvé, cela reste un plaidoyer en faveur de la puissance armée (et d’une science à son service). Il faut voir le contrebandier malin et insolent incarné par Boyega devenir un gradé militaire se flattant des « Yes Sir » qu’on lui crie.
Banzai!
Tout cela manque de profondeur. Mais l’humour basique est là pour satisfaire les jeunes mâles. Les effets visuels en mettent plein les yeux pour faire « dériver » le cerveau. C’est de la SF pop corn. Une sorte de jeu vidéo où un hacker se serait amuser à imaginer une apocalypse dans le Darknet. On reste impressionné (c’est du sixième degré) par la vitesse d’exécution de la science et de fabrication de machines géantes. On s’étonne de cet éternel fantasme destructeur où les métropoles semblent être des maquettes en 3D qu’un gamin saccage avec ses jouets (ici Tokyo). On applaudit (ironiquement) à l’absence d’un quelconque mort à l’écran. C’est une guerre propre pour un film propre. Il y a du Goldorak et du Tron, une sorte de film d’animation avec 4 Power Rangers (pardon Power Jaegers) face à esprit piraté par l’ennemi. Il y avait tant à faire avec un tel sujet.
Pacifc Rim Uprising souffre finalement des mêmes défauts que Pacific Rim. Si quelques corrections cosmétiques le rendent légèrement plus appréciable, cela reste étrangement un mastodonte survitaminé (au sang de kaïju ?) qui manque de sauce piquante et de personnalité, d’enjeu dramatique ou d’intérêt métaphorique. Ça n’empêchera pas une suite où l’Humain ira botter le cul des Précurseurs, alors qu’il est incapable de sauver le rhinocéros blanc ou l’alouette.
vincy
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