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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Rampage - Hors de contrôle (Rampage)
USA / 2018
02.05.2018
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ALERTE À CHICAGO !
« - C’est bizarre que tu préfères les animaux aux hommes.
- Ils me comprennent. »
On va être aussi fast que furious pour évoquer ce produit de grande consommation, aussi gras que sucré. Film-catastrophe avec des monstres, sous-produit de Jurassic Park 2, Rampage se nourrit aussi bien de Godzilla (expérience génétique malheureuse), de King Kong (on remplace juste le gratte-ciel de Manhattan par la plus haute tour de Chicago) et de Pacific Rim (ou tout autre film irréel qui oppose armée, humains et gros monstres tout en dévastant une métropole comme un gamin détruit son château de sable).
Autrement dit, rien de singulier ni même d’innovant. Malgré un prologue sous tension, on comprend vite que l’idée n’est pas de nous épater mais de nous gaver. Le film se précipite ainsi vers son final attendu sans se soucier de distiller un zeste de suspens ou un twist dans le récit.
A l’image du prologue, on fait monter la sauce (façon Alien), mais tout se termine de manière très rapide. Brad Peyton ne prend jamais la peine d’installer une séquence ou d’imaginer des rebondissements imprévus.
Le scénario n’est pas aidé par la multitude de vannes plates, des personnages basiques dont la seule fonction est liée à leur job, et dépourvus d’un milligramme de psychologie. Tout se résume à un affrontement entre le lobby militaro-scientifico-capitaliste (l’armée est du bon côté pourtant, mais elle ne comprend rien) contre une poignée d’individus un peu écolos, servant l’intérêt général et désobéissant à tout.
Entre GI Joe et La Tour infernale, le film ne choisit pas. Avec un cousin albinos de King-Kong, un loup gigantesque et un reptile-dino en guest-star (on ne nous le révèle qu'au deux tiers du film), on balaie d’un revers (de queue) toutes les incohérences pour arriver, in fine, à la défaite (burlesque) des méchants (les odieux ont osé maltraiter des bêtes qui n’ont rien demandé).
Comme dans un jeu vidéo, rien n’est crédible ou réaliste. Certains effets spéciaux sont assez visibles. Tout manque de subtilité et de vraisemblance. Même la souffrance semble inexistante. Le pire est à venir : les scénaristes offrent sur un plateau de bons sentiments un happy end (mal écrit) où Dwayne Johnson réussit à sourire en lançant un « Merci d’avoir sauvé le monde » sans ironie.
vincy
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