Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Sans un bruit (A Quiet Place)


USA / 2018

20.06.2018
 



LE MONDE EN SILENCE Toute la planète est occupée par de terrifiantes créatures qui attaquent au moindre bruit. La vie n'est pas facile pour les quelques derniers humains qui survivent en essayant d'être le plus silencieux possible, pour ne pas faire surgir un monstre risquant de les dévorer... S’ils vous entendent, il est déjà trop tard : c'est sur ce concept simple et basique que repose Sans un bruit...





Le film commence avec la mention qu'il s'agit déjà du 89e jour depuis l'apparition des créatures. On n'en saura pas plus si ce n'est qu'elles sont un peu partout dans le monde et donc que ça pourrait bien être la fin de l'humanité. Aucune véritable explication, il ne faudra pas beaucoup chercher de causes et conséquences logiques sous peine que le maigre scénario ne révèle trop ses multiples incohérences. De toute façon l'histoire se r que son slogan publicitaire efficace. Efficace. Tout est efficace dans Sans un bruit : très peu de personnages mais ils sont très charismatiques, très peu de décors mais ils sont élaborés, très peu de dialogues mais ils sont très simples, et surtout beaucoup de tension qui captive l'attention du public. Sans un bruit promet de jouer avec votre peur, et c'est ce qui se passe.

Le silence est la règle essentielle de toute situation de suspense quand rôde un tueur, un monstre, un mari cocu, un soldat ennemi... Pour survivre il faut éviter de faire un bruit sinon on est mort. Qu'il s'agisse de film d'horreur ou de comédie populaire, on voit souvent des séquences où il faut se cacher sans faire de bruit. Finalement, Sans un bruit ne fait qu'étendre ce concept du début à la fin de son histoire. Pour faire encore plus simple d'ailleurs, l'histoire ici commence 89 jours après la catastrophe, puis reprend au 472e jour : au fond peu importe la fin de l'humanité, on ne verra que cette famille américaine avec en vedette Emily Blunt et John Krasinski (qui est aussi le réalisateur) et leurs enfants, pas plus. Sans un bruit est le dernier film du moment à succès qui repose sur une recette éprouvée depuis quelques années (Paranormal activity, Insidious, American nightmare... et leurs suites) : un petit budget et un grand succès avec une rentabilité maximum, grâce à une attirante bande-annonce. La simplicité du scénario est aussi ce qui fait son génie : extrapoler à toute la durée d'un film le concept de la peur absolue.

Si le pari est osé, et même en dépit d'un scénario plein aberrations et de clichés, reconnaissons que c'est gagné, on se laisse prendre au jeu de retenir son souffle. Entre plusieurs moments qui font peur (aux personnages comme au spectateur), le film est soutenu par une famille américaine (plutôt conservatrice : prière avant de manger, enseignement des armes au garçon) dont la mission est d'abord de resserrer des liens entre parents et enfants, avec son lot de traumatismes à surmonter et de sacrifices à engager.

En fait l'histoire elle-même n'a rien d'originale, c'est même le contraire avec de larges passages qui semblent empruntés à la série The walking dead, à l'univers de Cloverfield, à l'ambiance de Signes de M. Night Shyamalan, à une famille en lutte comme La guerre des mondes de Spielberg, voire des monstres proches de ceux de Deadly spawn... Le film semble presque réunir un best-of de séquences venues d'ailleurs, mais en réalité ce n'est pas rédhibitoire.

Le déroulement de ces séquences qui nous semblent donc déjà familières permet d'anticiper et de craindre ce qui risque de se produire, et cela permet donc presque une expérience encore plus inclusive. On se doute que telle ou telle situation de danger est mortelle, et on s'accroche à son fauteuil en redoutant un bruit qui ne peut que se produire alors qu'il ne le faut pas, car, vous l'aurez compris, s’ils vous entendent, il est déjà trop tard.

Dans la salle de cinéma le seau de pop-corn bruyant est bien entendu interdit, pourvu que personne ne vous entende crier sinon...
 
Kristofy

 
 
 
 

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