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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le dossier Mona Lina (Shelter)
Israel / 2017
04.07.2018
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LES FEMMES AUX DEUX VISAGES
« Parfois les choses nous échappent »
Eran Riklis ne semble pas avoir été très inspiré avec ce thriller d’espionnage. Le dossier Mona Lina est sans doute son film le plus faible en dix ans. En s’éloignant de ses drames habituels, le cinéaste s’embourbe dans un jeu de dupes anodin et simpliste.
La fameuse Mona est une agent double exfiltrée par le Mossad en Allemagne sous la surveillance de Naomi, agent des services secrets israéliens. Le Hezzbollah traque la traître et pendant ce temps les diplomates marchande sa vie au gré des aléas géopolitiques.
Ici, Eran Riklis ne dit rien des relations israélo-libanaises, malgré des jours et des nuits de cohabitation entre les deux femmes. Mona et Naomi n’ont rien à jouer hormis un rapprochement prévisible par delà leur méfiance. Quand il s’agit d’accélérer le rythme et de faire progresser la tension, le cinéaste ne réussit pas plus à nous embarquer. Tout est mal agencé.
Le dossier de Mona Lina n’est pas aidé par ses interprètes, son scénario et sa mise en scène, très télévisuelle. On ne ressent rien, ni peur, ni compassion. L’histoire d’une amitié en non-dits s’efface rapidement dans un récit qui ambitionnait de filmer deux femmes dans une même pièce, deux faces d’une même pièce. A filmer la surface des choses, le cinéaste, malgré un matériau intriguant, ne ressort rien de cette dualité féminine, d’une femme aux deux visages (celui d’avant et celui d’après), d’une prisonnière consentante (pas si docile) ou même de ce « refuge » (in)vulnérable qui n’abrite que la peur.
Sur le papier, ça aurait pu être passionnant. A l’écran, c’est le plus souvent assez ennuyeux. Le film manque singulièrement d’inspiration pour être palpitant. De nombreux personnages secondaires ne sont qu’esquissés. Et le duo principal accumule tellement de drames et de pathos que le ton est vite plombé par des histoires passées qui n’apportent rien à l’enjeu.
Le film échoue à montrer les ambivalences et les doutes tout comme il ne réussit pas à nous emporter vers sa vendetta finale. Sans doute manque-t-il d’une empathie naturelle à l’égard des personnages, que le spectateur cherche encore et toujours en sortant de la salle.
vincy
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