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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les Indestructibles 2 (Incredibles 2)
USA / 2017
04.07.2018
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LA FAMILLE PARR REPREND DU SERVICE
"Il est temps, grand temps de réparer nos erreurs. Aidez-nous à faire sortie de l'ombre tous les Super !"
Quatorze ans après le carton du premier volet, Pixar et Disney ont ressorti les Parr de leurs placards. L'occasion pour eux de montrer qu'ils sont capables de s'adapter au changement d'époque et que leur savoir-faire reste unique. Tout cela, sous la houlette du très bon Brad Bird !
Girl power
Dans la foulée des événements concluant le précédent opus, les super-héros (les Super) sont mis à l'arrêt. Selon la justice, les dégâts causés sont bien plus grands que les bienfaits de leurs actions. Mais le philanthrope et fan de super-héros Winston Deavor n'est pas de cet avis. Pour redorer le blason des Super, il propose à Elastigirl de sortir de la clandestinité et de modifier la perception que le public a de leurs missions en filmant chaque arrestation. Pendant ce temps, Bob le gauche est contraint d'épouser son nouveau rôle de père au foyer. Un job bien plus compliqué qu'il ne le pense dès lors que l'on a sur les bras une ado éconduite par un camarade, un pré-ado turbulent et un bébé doté de nombreux super-pouvoirs.
Aussi frais que le premier volet, Les Indestructibles 2 pourrait avant tout surfer sur la vague nostalgique pour remplir les salles. Mais ce n'est pas le cas. Conscients qu'entre 2004 et 2018 de nombreuses choses ont changé sur le plan technologique et social, le film de Brad Bird ne manque pas faire la part belle aux femmes, les mettant sous le feu des projecteurs pour montrer que c'est bien grâce à elles que le monde continue de tourner. En mettant Bob aux fourneaux, Brad Bird insiste de manière parfois peu subtile sur le travail quotidien qu'elles accomplissent et qu'on a aujourd'hui encore trop souvent tendance à leur réserver et à voir comme moins important que celui perçu comme "destiné aux hommes".
Et comme le réalisateur de Ratatouille et de Tomorrowland fait rarement les choses à moitié, il a doté Violet d'une intrigue secondaire finalement très intéressante : un camarade qui lui plaît l'a vue dans son costume mais sans son masque, sa mémoire a été effacée et les souvenirs qu'il avait de Violet également. En ado fière de ses pouvoirs et de sa famille mais confuse avec les garçons (ou du moins un garçon), Violet prend vite de la place dans l'intrigue globale du film, quitte à éclipser un peu d'autres membres de la famille. Un mal pour un bien.
Un divertissement familial
La force de ces Indestructibles 2, comme c'était déjà le cas il y a quatorze ans, réside dans la faculté de son réalisateur-scénariste à parler à tous. Que l'on soit fille ou garçon, homme ou femme, jeune ou vieux, parent ou sans enfant, en couple ou célibataire,Les Indestructibles 2 réussit l'exploit de pouvoir être apprécié par n'importe qui. Plus encore, l'humour dont le film regorge est parfaitement accessible sans jamais être bête ou facile.
Disney étant Disney, Les Indestructibles 2 est ainsi bourré de valeurs et de thèmes forts : l'esprit de famille, l'esprit d'équipe, le combat contre les injustices, l'humilité et le courage. Le seul petit bémol, parce qu'il y en a malheureusement un, se trouve finalement du côté de Bob, le père de famille. Personnage de super-héros nombriliste et loin d'être intelligent, Brad Bird ne parvient jamais réellement à le mettre en retrait ou alors seulement temporairement. Convaincu d'être le sauveur dans chacune des situations, il termine le film en accomplissant l'acte le plus héroïque et dangereux qui soit et minimise l'impact de l'intrigue autour d'Elastigirl. Un comble pour un film d'animation qui se voulait moderne.
Drôle et mémorable, Les Indestructibles 2 est de ces films que l'on court voir à leur sortie et que l'on s'empresse de retourner voir dès lors que l'on en a l'occasion. Sans nécessairement surclasser le premier volet, le film de Brad Bird s'avère être l'une des meilleures suites que Disney et Pixar nous aient jamais offertes. S'il faut attendre à nouveau quatorze ans pour un Indestructibles 3, nous attendrons !
PS : le meilleur personnage des Indestructibles demeure Edna Deavor et cela méritait d'être rappelé !
wyzman
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