|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
|
|
|
Madame Edouard
France / 2004
02.06.04
|
|
|
|
|
|
ABSOLUMENT FASTIDIEUX
« J’aurais pas dû la laisser dormir dans la chambre de la morte. Ca ça porte malheur ! »
Casting de choc pour une comédie policière noire sans grand suspense. Madame Edouard est un festival de répliques ciselées ; ludiques, bien trouvées, bien lancées. Mais après ? Les têtes d’affiche passées (Michel Blanc, Didier Bourdon, Josiane Balasko, Dominique Lavanant) reste… Annie Cordy, grande gagnante du film, eu égard à son énergie communicative à souhaits. Son jeu survitaminé rehausse le niveau. Photo, décors et musique portent de manière comparable. La participation de Jean-Pierre Jeunet comme conseiller technique du film et la B.O.F. signée Bénabar nous sont ici d’un grand réconfort. Et ce n’est pas de trop tant Madame Edouard frôle la grosse fatigue. Certes, le film est une invitation à la tolérance, dédicaces et invite au spectateur à l’appui. Les intentions de Nadine Monfils sont fort salutaires. Chacun de ses personnages est évidemment très attachant. Mais là, entres farfelus, fashion victims, pochetrons et fétichistes à gogo, on finit par s’ennuyer ! Simpliste et fantaisiste, l’intrigue policière devient très vite totalement insipide. Au final, peu importe qu’elle soit résolue. C’est dire ! De séquences anecdotiques en « histoires belges » maltées et abus de gadgets, il règne ici un certain manque d’originalité. Seul véritable intérêt du film : les retrouvailles de Madame Edouard, ce travesti attendrissant, intelligemment dépeint, et de sa fille Marie. Quelques minutes de consistance très relatives, vu les tonalités du film. Et c’est reparti pour un tour de commissariat, cimetière, bistrot et dîner chez maman Commissaire Léon. Pas terrible ! Une adaptation au théâtre du livre homonyme de la réalisatrice aurait sans doute été plus productive, fort de la spontanéité des dialogues. Trop artificiel et très binaire le film tend à manquer d’entrain et s’enlise dans son propre contexte : cette sacro-sainte vie des belges. A force d’instance sur le sujet et toutes ses coutures, Madame Edouard en devient une caricature sans saveur. Au cinéma, légèreté et subtilité ne sont pourtant pas incompatibles. Le film manque sérieusement le coche. Au final Nadine Monfils ne nous offre qu’une blague simplette conventionnellement filmée. Facile et longue de plus d’une heure et demi. Comme on dit, les meilleures plaisanteries sont les plus courtes ! sabrina
|
|
|